Trente (Italie) : Op. Renata – Début du procès

Solidarité avec les anarchistes arrêtés dans le cadre de l’opération Renata, accusés d’avoir attaqué les sièges du racisme d’État [de la Lega, ndt], les appareils du contrôle technologique, les agences de l’exploitation, les banques armées, les serviteurs en uniforme du pouvoir.

S’ils sont « innocents », ils ont toute notre solidarité, s’ils sont « coupables », encore plus.

Vendredi 18 octobre,
à 9h : présence solidaire dedans et en dehors du tribunal de Trente (Largo Pigarelli), pour le début du procès,
à 18h : rassemblement solidaire Via Verdi (devant la fac de Sociologie), Trente.

Liberté pour Agnese, Giulio, Stecco, Rupert, Sasha, Poza, Nico.
Le terroriste c’est l’État.

Depuis insuscettibilediravvedimento.noblogs.org


Début février après une série de perquisitions dans différents lieux et chez des compagnon.nes entre Trente, Bolzano et Rovereto 7 personnes ont été arrêtées envoyées en préventive et 1 assignée à résidence. Les compagnons ont d’abord été accusés « d’association subversive à des fins terroristes et de subversion de l’ordre démocratique » (art. 270bis, du code pénal, pour quatre personnes) et « d’attaque à des fins terroristes » (art. 280, pour tous), plus d’autres infractions connexes (interruption du service public, « détérioration », « sabotage de matériel télématique », « incendie » et « transport de matériaux explosifs ») car tenus responsables de différentes actions directes survenues dans le Trentin. Mi mars, la circonstance aggravante de terrorisme est tombée et l’accusation principale est devenue « association subversive » (article 270 du code pénal). A ce jour seul Stecco est encore incarcéré suite à d’autres condamnations, les autres personnes sont soumises à différentes mesures de contrôle judiciaire.

La valeur de la vie

Résultat de recherche d'images pour "fleur qui perd pétales"Le célèbre peintre espagnol Salvador Dalí avait écrit que rien ne l’excitait plus que le spectacle d’un wagon de troisième classe rempli d’ouvriers morts, broyés dans un accident. Il n’était pas indifférent à la mort, si bien que lorsqu’un de ses amis, le prince Mdinavi, mourut dans un accident, il fut profondément choqué. Pour Dali, la seule mort à regretter était celle d’un prince. Rien à voir avec une cargaison de cadavres d’ouvriers.
Cela ne doit pas passer pour la bizarrerie d’un personnage connu pour son excentricité. En fait, la mort d’un être humain n’est qu’un événement pour les autres êtres humains. Les circonstances de son départ et l’intérêt qu’il suscite ne sont évalués que par ceux qui lui survivent. L’importance accordée à cet événement – en soi absolument commun – ne dépend donc pas de l’événement lui-même, mais de l’idée que le commentateur a de la mort et de l’opinion que l’on a de ceux qui meurent.
Maintenant, nous sommes tous habitués à faire une distinction entre la mort naturelle et la mort violente. Sans s’attarder sur les aspects comiques de ces deux noms, examinons seulement ce qu’ils signifient : il y a une mort considérée d’une certaine façon comme légitime, la mort « naturelle » ; et une mort considérée artificielle, la mort « violente ». La mort  » naturelle  » serait l’œuvre du hasard, de la destinée. Quand on meurt, on meurt. Que nous quittions cette terre à la fin de notre course, de vieillesse, ou que ce moment soit anticipé par une maladie incurable, cela ne semble pas faire grande différence. Tout cela est ramené dans le cours normal des choses. La mort « violente » est divisée en deux parties : celle qui se produit par accident et celle engendrée par la décision d’une conscience, que ce soit celle du mourant (suicide) ou celle d’une autre personne (meurtre). Et c’est précisément cette dernière forme de mort, consciente, qui provoque la plus grande consternation et perturbe l’âme humaine.
Exprimant en substance une sorte de hiérarchie des différentes manières de mourir dictées par la morale, les frontières entre ces différentes qualifications de la mort varient selon les circonstances. Par exemple, si les morts accidentelles – les « violentes » – surprennent parfois par leur nombre élevé, ne suscitent guère de débat ou une horreur particulière. Le concept même « d’homicides blancs(1) », utilisé dans le passé pour désigner les accidents du travail quotidiens qui provoquent un déferlement de morts, ne trouve plus beaucoup de place dans un monde de plus en plus convaincu que son organisation sociale est un fait naturel. Si le capitalisme n’est pas l’une des nombreuses formes que la structure sociale peut prendre, étant présentée comme la seule et unique possibilité dont nous disposons, il est clair que toutes les morts qui en résultent semblent inévitables, le résultat d’un destin peut-être traître mais inévitable. Ainsi, l’ouvrier qui perd la vie sous une presse, ou qui tombe d’un échafaudage, meurt d’une mort « violente », mais sa mort est toujours considérée comme « naturelle », pas comme un meurtre. De même, ceux qui meurent du cancer sont généralement considérés comme les victimes d’un sort inévitable. On ne sait jamais qui frappera la malchance. Mais qu’en est-il de la question de savoir si c’est une industrie particulièrement polluante qui a causé ce cancer ? Les nombreuses poursuites judiciaires qui sont régulièrement été intentées contre des multinationales pour des dommages causés par leurs activités industrielles ne démontrent-elles pas la responsabilité de leurs administrateurs dans cet événement tragique ? Ces décès peuvent-ils être considérés comme « violents » ou non ? Continuer la lecture de « La valeur de la vie »

Lesbos (Grèce) : Incendie et révoltes dans le camp de la Moria (MAJ)

Grèce : émeutes dans un camp de réfugiés après un incendie meurtrierHier, un incendie à provoqué la mort d’au moins deux personnes dans le camp de la Moria situé près des côtes turques. Ce camp, le plus grand d’Europe, possède une capacité maximale est 3000, à ce jour environ 13000 personnes y vivent. C’est dans ce camp appelé « hotspot » par les autorités que les migrant.e.s sont enregistrés et triés à leur arrivée entre « réfugiés » et « migrants économiques » (qui se retrouvent alors expulsés).

Des émeutes ont ensuite été déclenchés notamment par l’arrivée tardive des secours sur place ce qui aurait exacerbé la colère des personnes vivant dans le hotspot. Certain.es ont aussi tenté de s’échapper à ce moment-là. Trois escadrons supplémentaires de MAT (CRS) ont été envoyés sur place.

Reformulé depuis la presse


Aujourd’hui, 1er octobre, des centaines de personnes tentent de quitter le hotspot de Moria à Lesbos pour se rendre dans la ville de Mytilene. Bloqués par différents services de police anti-émeute, ils continuent à protester avec des cris et des pancartes, demandant à quitter immédiatement « l’enfer de Moria » pour pouvoir rejoindre Athènes et, de là, continuer le voyage vers les autres pays européens.
A 18 heures à Mytilene, une manifestation appelée par les collectifs de l’île est prévue.

Depuis hurriya.noblogs.org

Rennes : Rejet de la demande de remise en liberté de Vincenzo

Ce vendredi, la cour d’appel de Rennes a rejeté la demande de remise en liberté provisoire de Vincenzo (sous bracelet electronique).

« La justice française avait demandé un supplément d’information aux autorités judiciaires italiennes, avant le 10 octobre, afin de préciser différents points concernant les condamnations rendues en Italie: les peines maximales encourues pour les infractions pour lesquelles Vincenzo avait été condamné, «le délai de prescription de l’exécution de la peine» et, «dans l’hypothèse d’une remise, le régime d’exécution de la peine». Elle demande aussi à la justice italienne si la décision de la cour d’appel de Gênes «a été réformée par un arrêt de la Cour suprême de cassation», «dans l’affirmative (de) préciser la teneur de cette arrêt» et d’indiquer si cette condamnation «est définitive». »

La date de la prochaine audience n’a pas encore été fixée.

Reformulé depuis la presse

Cagliari (Sardaigne) : Clôture des enquêtes pour association subversive

foto_465858_550x340Hier après-midi [18/09/2019], est arrivée la première notification de la clôture des enquêtes sur une affaire concernant 45 personnes retenues « coupables » de différentes infractions durant un épisode de lutte contre les bases militaires entre 2014 et 2017.

Pour certains d’entre eux, les accusations portées par le parquet de Cagliari sont association subversive à finalité de terrorisme, pour la majeur partie des personnes inculpées il s’agit plutôt d’infractions liés à des manifestations de rue.

Pour les membres présumés de l’association subversive, les accusations du procureur sont aussi des accusations de dégradation contre différentes entreprises liées au monde de la guerre (Vitrociset, RWM, Poste, Tirrenia) [1], d’avoir organisé des camps antimilitaristes et d’avoir fait de la propagande « anti-militariste subversive » en Sardaigne et dans la péninsule [Italienne].

Il n’y a pas de mesure de précaution*, et dans le dossier qui a été notifié, il ne fait pas mention d’éventuelles demandes [en ce sens].

Avec les quelques documents disponibles, il est difficile, voire impossible, de faire une analyse sérieuse de cette opération, on ne peut que constater à quel point les enquêtes pour 270bis [association subversive à finalité terroriste] sont un outil particulièrement utilisées ces derniers temps – on se rappelle en particulier de l’opération Scintilla et Renata [Panico, Scripta Manent…, ndt]- et  spécifiquement la situation sarde il y a seulement douze mois a été clôturé une autre enquête associative, qui heureusement, puis n’a pas eu des résultats particulièrement graves.

Des mises à jours suivront tant sur la partie technique que sur les différentes initiatives qui seront organisées au cours des prochains jours.

Montrons leur que leurs accusations ne nous effraient pas

Qui lutte n’est jamais seul

Depuis nobordersard.wordpress.com

*Mesures de restriction de liberté de type préventives (telles que des interdictions de territoire, assignations à résidence ect.)


[1] Vitrociset développe des systèmes électroniques et d’information dans le domaines civil et militaire pour les entreprises, les administrations publiques, et les agences gouvernementales. Elle exploite également des systèmes de défense, de contrôle du trafic aérien, des technologies et télécommunications par satellite, des transports et de l’infomobilité, des TIC et de la logistique intégrée. Celle-ci est en notamment en charge de la gestion du réseau national de liaison radio des forces de police et de la logistique de défense et des programmes spatiaux. L’entreprise possède aussi des filiales allemandes et néerlandaises.

RWM Italia est une entreprise de production de munitions et outils de défense à usage militaire, moyens mis à la disposition des ministères et départements de la défense de l’Italie, de ses alliés et d’autres pays.

Tirrenia est une compagnie maritime qui met régulièrement à disposition des navires civils et des cargos commerciaux de la compagnie pour les déplacements liés  à l’industrie militaire (véhicules ou soldats).

Italie : Opération de police suite à la manifestation du 9 février à Turin (MAJ)

Résultat de recherche d'images pour "asilo turin"Dans l’attente d’autres mises à jours, nous apprenons par la presse mainstream que ce matin, une opération de police a menée à 14 mesures de précaution pour des compagnons de toute l’Italie. Les infractions concernées sont liées au cortège du 9 février 2019 à Turin suite à l’expulsion de l’Asilo.

https://www.lastampa.it/torino/2019/09/20/news/operazione-digos-contro-gli-anarchici-per-la-guerriglia-del-9-febbraio-a-torino-1.37488773 Quelques extraits en français : « Les enquêtes ont impliqué les préfectures de police de Milan, Ravenne, Sassari, Trente et Cuneo. Des mesures ont été effectuées entre le Piémont, la Lombardie et la Sardaigne et les infractions concernées vont de blessures graves, résistance à agents publics, à dégradations et tags. En outre, plusieurs perquisitions sont en cours, sous la coordination de la Direction centrale de la police de prévention. »


L’opération s’est soldée par 11 interdictions de territoire et 3 arrestations, pour écrire aux personnes incarcérées :

Ammanuel Francesco Rezzonico
Federico Daneluzzo
Patrick Bernardone

C. C. “Lorusso e Cotugno”
via Adelaide Aglietta 35
10149 Torino

Depuis roundrobin.info

 

Athènes (Grèce) : Deux nouvelles expulsions de squat de migrant.e.s

L’image contient peut-être : une personne ou plus, personnes qui marchent et plein airSelon les merdias locaux, la police a effectué deux nouvelles expulsions à proximité d’Exarchia hier matin. Plus de 200 personnes ont embarqués par les flics afin d’être identifiées. Le 26 août, 4 squats avait été évacuées à Exarchia, dont 2 squats de migrant.e.s.

Reformulé depuis leur presse.

Quelques actions en solidarité  Continuer la lecture de « Athènes (Grèce) : Deux nouvelles expulsions de squat de migrant.e.s »

Zurich : Un sourire de nulle part – Lettre du compagnon en cavale

Réponse à la lettre récemment publiée « au compagnon de nulle part »

Un sourire de nulle part

Cher.e.s ami.e.s et compagnon.ne.s,

Votre lettre m’est parvenue. Les zéros et les uns ont volé à travers les ondes comme par magie, pour ensuite se décoder en lettres. Des lettres qui ont formé des mots. Des mots qui ont formé des phrases. Des phrases qui ont été à même de me faire monter les larmes aux yeux. Et bien que vos lignes me rappellent à quel point vous me manquez tou.te.s énormément et à quel point nos liens sont uniques et irremplaçables, ce n’étaient pas des larmes de désespoir. Car comme vous l’avez si merveilleusement écrit : «  Nous sommes toujours là et tu es présent dans notre vie et dans nos luttes, et nous aimons à nous rappeler ta belle et énergique manière de lutter. », je suis toujours là, ou plutôt là-bas et, avec votre chaleur et votre solidarité inébranlable, vous restez autant présent-e-s que possible en mon for intérieur. Ce garder-présent est un cadeau et fait désormais partie de moi, vous êtes devenu-e-s une partie de moi.

Mon voyage dure maintenant depuis plus de trois ans et je suis heureux que vous soyez aussi de la partie dans mon cœur. C’est pourquoi ce n’étaient pas non plus des larmes de solitude lorsque j’ai lu les événements auxquels vous avez pris part lors de ces trois dernières années. Par la pensée, j’étais en effet à vos côtés, vous accompagnais lors de la tournée d’infos, j’y racontais mes expériences, j’écoutais d’autres histoires et j’appréciais de rencontrer toutes ces personnes intéressées. Par la pensée, je vous accompagnais aussi à la maison, je participais aux discussions, je partageais des conversations intimes, je traduisais des idées en actions, réfléchissais sur cela après coup, je riais, pleurais et me taisais à vos côtés.

Si je repense à mon « ancienne vie », je regrette seulement de ne pas avoir passé plus de temps avec vous. Je courais beaucoup trop vite dans mon stress quotidien, j’étais beaucoup trop lent à jaillir au bon moment pour consacrer du temps à toutes les personnes épatantes et enrichissantes dont je savais qu’elles m’entouraient. Un grand écart dont le tiraillement provoque une douleur bien connue de nombre de celles et ceux qui luttent pour la révolution sociale.

Comme j’aurais aimé assister à tous ces débats que vous avez animés sur la question d’entrer en clandestinité. Comme j’aurais aimé entendre toutes les ambiguïtés, les doutes et les idées folles qui tournaient dans vos têtes à ce propos. Car bien que je me trouve en clandestinité, je ne suis pas vraiment plus astucieux que vous sur ce sujet. C’est un jeu qui consiste à tenter, échouer et tenter de nouveau. Et entre-temps, la mer de l’expérience ne cesse de rejeter quelque nouvelle conclusion sur le rivage.

Vous vous demandez certainement comment s’organise ma vie actuelle, à quoi ressemble mon quotidien, si j’ai pu nouer de nouvelles amitiés et complicités, si j’ai de nouveaux projets, si la cavale a émoussé mes dents acérées et si j’ai encore assez de recul pour savoir qui je suis. Ce dernier point ne cesse d’être un petit défi pour ma mémoire mais ça maintient mon esprit en forme et dans ce sens ce n’est pas si mal. Et quand rien ne va plus, je me rappelle simplement la petite fille en jaune du Freizeitpark qui crie : « Je suis la reine des lézards ! ». Vous voyez, je ressens justement le besoin de rire avec vous, car cette lettre, cette prise de contact avec vous me réjouis. Malheureusement, je dois laisser les réponses aux autres questions à votre imagination, car comme vous l’avez évoqué, il existe éventuellement la possibilité que des personnes qui ne sont pas les destinataires lisent cette lettre. A cet égard : braves uniformes : un doigt d’honneur bien soigné, rien que pour vous !

Quant à vous, mes ami.e.s et compagnon.ne.s, n’oubliez jamais que je vous garde dans mon cœur, où que le vent doive encore m’emporter. Que je continue à lutter avec vous pour un monde sans domination, à vos côtés, en dépit des milliers de moulins à vent de l’atrocité autoritaire et libérale !

Avec amour nostalgique et solidarité révolutionnaire.

Votre compagnon de nulle part.

[Traduit de Barrikade.info, 16.09.2019]

Depuis sansattendre.noblogs.org

Publication : Avis de tempêtes #21

Avis de tempêtes – bulletin anarchiste pour la guerre sociale n°21 (septembre 2019) vient de sortir.

Pour lire, imprimer et diffuser ce petit bulletin autour de soi (il est en format A5, et celui-ci fait 20 pages), on pourra retrouver chaque nouveau numéro tous les 15 du mois, ainsi que les précédents, sur le blog :

https://avisdetempetes.noblogs.org

« Ce qui compte, c’est que tout puisse continuer comme avant. Que la production augmente, que les profits se réalisent. D’ailleurs, quitte à ce que cette société fasse naufrage, il n’est tout simplement pas possible de se passer de pesticides pour maintenir l’existant : l’agriculture industrielle a déjà tellement transformé, pollué et appauvri les sols que rien n’y pousse plus à grande échelle sans engrais synthétiques et sans chimie pour protéger les plantes contre les mille maladies et parasites… qui sont eux-mêmes, en grande partie, créés par la résistance que les organismes tendent naturellement à développer contre ce qui les tue. C’est un cercle vicieux, mieux, c’est le fameux train qui avance à toute allure droit vers le gouffre. Discuter à propos des 3, 5 ou 10 mètres, est alors vraiment le détail hypocrite de la montagne de poisons industriels qu’ils font couler dans nos veines et nos bronches. »

[reçu par mail]

Soirée de soutien à Kaliméro le 28 septembre

Soirée de soutien à Kaliméro, caisse de solidarité avec les prisonnier-es de la guerre sociale, le samedi 28 septembre 2019 à Montreuil, de 18h à 2h du matin

Présentation de la caisse, cantine, concerts et tombola avec des super lots !!

Pour connaître l’adresse de la soirée et des réunions, pour faire parvenir de l’argent qui ira exclusivement aux mandats, pour toute question :
kalimeroparis [at] riseup.net

Kaliméro est une caisse de solidarité avec les prisonnier.e.s de la guerre sociale qui fait parvenir de la thune à l’intérieur des prisons depuis bientôt 13 ans.
Cet appui matériel, sous forme de virements faits aux prisonnier-e-s, est nécessaire face aux quatre murs qui sont là pour briser les individus et qui exacerbent les rapports sociaux qui se jouent à l’extérieur. Sans argent dedans, tu es d’autant plus assujetti au bon vouloir de l’administration pénitentiaire, des maton-nes, d’autres détenu-es plus riches, ainsi qu’au travail pour quelques miettes par heure. La prison est un des rouages de ce sytème basé sur l’exploitation et la domination que nous voulons raser au sol, c’est pourquoi nous envoyons des mandats à celles et ceux accusé-es d’actes de révolte dont on est solidaires.

Cette année, de l’argent a par exemple été envoyé à un manifestant incarcéré sous X pour le 1er mai ainsi qu’à deux des trois personnes en instruction pour association de malfaiteurs suite à leur arrestation Gare du Nord la veille du 1er mai à proximité d’une voiture contenant du matériel compatible avec l’émeute. De l’argent a aussi été envoyé en Italie pour les incarcéré-es de deux opérations répressives contre des anarchistes.

Kaliméro n’entend pas réagir seulement à la répression des « mouvements sociaux » et des grosses manifs, ou à celle de milieux anti-autoritaires, mais entend s’inscrire dans la continuité des révoltes contre l’ordre existant, qui peuvent être individuelles ou collectives et prendre différentes formes.
Depuis deux ans, des mandats mensuels sont ainsi envoyés à quelqu’un accusé d’avoir tiré sur les gendarmes durant les émeutes à Beaumont sur Oise, suite à l’assassinat d’Adama Traoré. Il est toujours incarcéré et vient d’être renvoyé avec d’autres aux assises. A la fin de l’année dernière, deux personnes ont été soutenues suite à une incarcération pour vol en réunion, refus d’empreintes et identités imaginaires.

Enfin, la caisse est aussi un espace de réflexion pour approfondir notre rapport antagoniste à la justice, avec la volonté que nos révoltes ne s’arrêtent pas aux portes du commissariat. La réunion tous les 2e jeudis du mois à Montreuil qui fait fonctionner la caisse est donc aussi l’occasion d’échanger sur les possibles moyens d’esquive, de résistance et d’auto-organisation offensive contre la machine judiciaire et carcérale.

Soirée de soutien à Kaliméro le samedi 28 septembre 2019 de 18h à 2h du matin !

Présentation de la caisse

Cantine

Concerts :
Diavolina Propulsion Rock fusionnant
MC Elliot et MC Djulce – Rap

Tombola avec des super lots !!

Pour connaître l’adresse de la soirée et des réunions, pour faire parvenir de l’argent qui ira exclusivement aux mandats, pour toute question :
kalimeroparis [at] riseup.net

Depuis nantes.indymedia.org

Faire peuple ?

Pas de doute, le “Peuple” est à la mode, qu’on prétende lui faire élire les dirigeant-e-s qui décideront en son nom, le mobiliser en masse derrière quelque étendard ou encore lui faire prendre le pouvoir, par la rue ou les urnes. Mais quel est donc ce Peuple si souvent convoqué ? Celui qui se révolte contre telle ou telle injustice ou celui qui se satisfait de la plupart d’entre elles? Celui qui prête la main à d’autres pour leurs qualités humaines ou celui qui voudraient fermer la porte à celles et ceux qui n’ont pas la bonne place, les bons papiers ? Celui qui s’est battu contre la guerre ou celui qui répond à l’appel en rangs bien serrés ? Celui qui attaqua des bastilles ou celui qui applaudit l’enfermement, voire l’exécution des ennemie-s de l’ordre établi ? Soit ce fameux Peuple veut tout et n’importe quoi, soit il n’existe tout simplement pas. Mais alors pourquoi ce fantasme ?

Les politicards et les aspirant-chefs de toute sorte ont tout intérêt à en appeler au “Peuple” en général et au “peuple français” en particulier. Pas besoin de regarder bien loin pour voir comment les puissants continuent à surfer sur le racisme de meute pour combattre, pour leur plus grand profit, leurs ennemis intérieurs et extérieurs. Mais le Peuple est aussi le cheval de bataille des dits souverainistes de gauche qui, prétendant combattre la “finance” et les “élites”, le caressent opportunément dans le sens du poil pour mieux tenir les rênes et maintenir un système fondé sur la propriété, l’exploitation et la domination. Chacun prêche pour sa paroisse, mais dans la grande course au Pouvoir, les discours démagogiques visent tous à créer une masse à diriger, des croyances collectives auxquelles adhérer et des foules faciles à manipuler.

Ces derniers temps, il est brandi en signe de ralliement contre le gouvernement en place. Les raisons de se battre sont pourtant diverses, y compris contradictoires et irréconciliables, mais le recours au Peuple est censé mettre un couvercle sur les conflits potentiels. Cette unité de façade ne peut que voler en éclats dès lors que les idées et les aspirations s’expriment réellement. Mais dans le pire des cas, la préservation à tout prix de l’illusion du tous ensemble quelles que soient les divergences conduirait à brider les volontés individuelles, à les contraindre à se plier au plus petit dénominateur commun, à écraser les différences, à se débarrasser de celles et ceux qui ne correspondent pas aux critères définis par des porte-paroles ou des représentant-e-s du “Peuple” ou d’une majorité quelconque. Comme si la majorité avait toujours raison et justifiait la mise au pas…

Continuer la lecture de « Faire peuple ? »

Silence radio, Zurich : Au compagnon de nulle part

Cher ami

Plus de trois années se sont écoulées depuis que tu as été obligé de disparaître du jour au lendemain. A l’époque, il n’y avait plus le temps pour quelques mots d’adieu ou une accolade avant ton voyage vers l’inconnu, mais restent la sensation d’avoir été dépassé.e.s, la tristesse et une incertitude quant à la façon d’affronter ces milliers de questions. Ta première lettre de nulle part a brisé le silence qui nous entourait dans les premières semaines, tes lettres suivantes pleines de force, d’amour et de confiance ont ouvert un espace de débat et d’échanges entre compagnon.ne.s. Des textes plus anciens sur le thème de la clandestinité ont été lus, il y a eu de petits et grands débats et des discussions auxquels d’autres personnes intéressées n’ont pris part que rarement. Ce n’était pas facile mais nécessaire de sortir de cela et c’est pourquoi nous avons décidé de partager publiquement nos réflexions sur ce thème sous la forme d’une Infoveranstaltung(soirée d’information) et d’engager une discussion à divers endroits dans l’espace germanophone.

Tant de temps est passé et nous avons mené tant de réflexions jusqu’à ce que nous réalisions à quel point il était vraiment important pour nous d’écrire cette lettre. Jusqu’à ce que nous réalisions que c’était une fausse modestie qui nous empêchait d’écrire. Bien sûr, il est difficile de t’écrire en sachant que cela peut être lu par toutes les personnes qui peuvent en tirer quelque intérêt que ce soit, mais quelle importance en comparaison avec la joie que ces mots te parviennent par les ondes ; qu’à travers des lettres publiques nous pouvons maintenir et renforcer notre amitié. Continuer la lecture de « Silence radio, Zurich : Au compagnon de nulle part »

A propos du prisonnier bavard de Zurich (MAJ)

L’anglais n’étant pas toujours et de loin la langue la plus précise du monde (surtout comme source secondaire), ci-dessous une traduction plus fidèle du texte des compagnons de Zurich sur la triste affaire qui les touche. Et cette fois à partir de l’original en allemand, paru sur le site de l’ABC de Vienne :

 

A propos de la défense du prisonnier de Zurich

En tant que groupe de solidarité existant jusqu’à présent, nous mettons par ce texte  publiquement un terme à notre activité solidaire et de soutien avec le prisonnier arrêté fin janvier 2019 à Zurich et qui se trouve encore en détention préventive.

En effet, cette personne a rédigé une déposition écrite sur les accusations portées contre lui d’incendie volontaire de véhicules militaires à Hinwil (commune proche de Zürich) et d’une antenne-radio d’urgence de la police à Zurich, déclaration  que nous ne pouvons pas cautionner et qu’il a présentée lors de l’audition finale du Parquet.

En premier lieu, elle contient des déclarations pouvant être utilisées spécifiquement contre le compagnon faisant l’objet d’un mandat de recherche international depuis juillet 2016 pour le sabotage de l’antenne de police et qui est encore en cavale. Le prisonnier semble être conscient du fait que sa déclaration pourrait être utilisée à
charge contre le compagnon en fuite.

En second lieu, dans les deux cas, il dirige de manière explicite les soupçons sur son cercle d’amis ou de connaissances. Par ailleurs, il confirme ou complète diverses hypothèses de l’enquête et se présente par deux fois comme innocent.

L’assurance de son innocence priverait déjà à elle seule la solidarité révolutionnaire publique d’un de ses piliers – “Ni coupable, ni innocent” –. Mais avec une déposition de cette  ampleur et de cette sorte, toute solidarité avec la personne emprisonnée devient pour nous impossible.

Le groupe de solidarité ne fera donc notamment plus suivre les lettres jusqu’alors transmises via la bibliothèque anarchiste Fermento.

Comme avant, nous continuons à défendre  les actes de sabotage dont il est question dans cette procédure, indépendamment de qui les a réalisés. Nous appelons tout le monde à laisser tomber les spéculations et les ragots à propos de cette affaire.

L’ex-groupe de solidarité,
début septembre 2019

Ps: Nous souhaitons beaucoup de force, de courage et de bons nerfs au compagnon en cavale.

Traduit de l’allemand depuis abc-wien.net

[reçu par mail]

Le Bruit des clefs et du métal – Lettre d’un prisonnier à Hambourg

Le cliquetis des clefs, le bruit des charnières métalliques claquant les unes contre les autres, le bruit des verrous et des portes qui s’enclenchent nous accompagnent du premier moment du réveil à 6h45 jusque tard dans la nuit, quand les maton-ne-s font leur tour de ronde dans la cour éclairée comme un stade. Ce bruit est si omniprésent qu’on a vite l’impression d’un fond sonore industriel qui passerait en boucle, et dont le volume serait tantôt baissé, tantôt augmenté. Ici, lorsque les prisonniers travaillent, à un moment donné on leur donne „même“ la clef de la cellule. Un coup de maître de cynisme sur l’échiquier de la pacification. Comme tant d’autres coups dans le circuit fermé de la carotte et du bâton, il marche malheureusement fort bien. Cela commence par les petites choses. Par exemple lorsque la cellule n’est plus appelée cellule mais „espace de détention” ou, comme dans certains formulaires à remplir „lieu de travail“. Cette logique est ici mise en oeuvre de manière conséquente.

Ainsi, les sanctions habituelles, à côté de la cellule disciplinaire et des mauvais traitements, consistent principalement à supprimer par exemple „l’autorisation de travailler“, „l’autorisation de cantiner“ ou „l’autorisation de louer une télé avec abonnement“ à prix fort. Je comprends que beaucoup de prisonnier-e-s veuillent travailler, parce que c’est une possibilité de sortir de cellule ou de cantiner le nécessaire à la survie. Pourtant, je trouve important de ne pas laisser se brouiller les fontières entre prisonnier-e-s et gardien-ne-s d’êtres humains. Je déplore que des maton-ne-s participent activement aux dites „activités récréatives“. De la même façon, je n’aurai pas de conversations personnelles avec elles/eux du seul fait d’être en permanence contraint à partager des espaces avec elles/eux. Je ne suis pas ici de ma propre volonté et ils m’enferment à nouveau jour après jour. J’entends beaucoup trop souvent dire ici: „ils ne font que leur boulot“. Ici, on ne peut pas être sur un pied d’égalité et il ne s’agit pas de jeter les bases pour un traitement non hostile. Bien-sûr, il est trop éprouvant et parfois aussi dangereux de chercher en permanence le conflit ouvert avec le personnel pénitentiaire. Mais il est possible de limiter la communication aux nécessités techniques indispensables à la survie dans ce lieu. Comme partout, on se débarrasse ici de sa responsabilité, mais dans un endroit comme la prison l’exercice permanent de la domination sur d’autres personnes est très clair et visible. Lorsqu’une fois de plus un-e prisonnier-e se fait engueuler par un-e maton-ne, pour avoir dû poser une question ordinaire nécessaire à sa (sur-)vie. Lorsqu’une fois de plus une personne doit demander des précisions parce que la langue ne lui permet pas de comprendre les ordres donnés en général exclusivement en allemand, et rarement dans une sorte d’anglais approximatif. Lorsqu’ensuite les gardien-ne-s d’humain-e-s deviennent aggressif-ve-s et racistes pour masquer leur propre ignorance. Lorsque les prisonnier-e-s sont conduit-e-s une fois par jour dans une cour pour y tourner en rond pendant une heure, avant d’être à nouveau enfermés-e- en cellule pour 23 heures. Toutes les choses parfaitement normales et essentielles à la vie, comme par exemple la stimulation mentale, regarder des images, pouvoir lire quelque chose, avoir une conversation avec une autre personne ou même juste recevoir des informations et des nouvelles du monde en dehors des murs, et savoir l’heure qu’il est pour celles et ceux qui n’ont pas de montre, tout est présenté et manipulé comme un privilège pour lequel le/la prisonnier-e devrait être reconnaissant-e.

Il n’y a aucune justification à la taule, car celles et ceux qui s’y retrouvent pour des actes incompatibles avec une vie libre ne changent pas ici. Chaque personne qui collabore à cette machine, que ce soit en tant que technicien-ne, médecin ou travailleur-euse social-e, contribue à faire fonctionner l’ensemble, referme de sa main le verrou derrière elle.

Un prisonnier, Hambourg, juillet 2019

Depuis sansattendre.noblogs.org,

[Traduction de l’allemand de indymedia, 06.09.2019]

Namur (Belgique) : Au sujet de l’exercice militaire « Celtic Uprise », du 18 au 25 septembre 2019

Depuis des décennies, la France est l’un des principaux fournisseurs d’engins de mort aux quatre coins de la planète. Forte d’un complexe militaro-industriel florissant, elle mène très régulièrement des guerres, soutient des troupes irrégulières (comme par exemple celles du général Haftar en Libye) et s’entraîne aussi sur son propre sol… ou celui de ses voisins. Dans le cadre du programme CaMo (capacité motorisée) signé en juin 2019 avec un de ses partenaires privilégiés de l’Otan, la Belgique, elle a fourgué à cette dernière 450 blindés (382 transporteurs de troupes Griffon et 60 véhicules de reconnaissance Jaguar), qui lui seront livrés à partir de 2025. L’autre volet de cet accord est un renforcement du « partenariat stratégique » entre les forces terrestres françaises et belges, qui se traduit notamment par des entraînements communs. Quoi de plus banal jusque là, si ce n’est que les militaires ont décidé de s’entraîner non plus uniquement dans des casernes ou des centres dédiés* qui reconstituent des villes en miniature… mais directement parmi la population civile en effectuant des exercices grandeur nature.

C’est ainsi que plus de 1.000 militaires belges et français vont occuper la province de Namur (dix communes situées dans le triangle Walcourt-Hastière-Couvin) et le Hainaut (triangle Beaumont-Chimay-Froidchapelle) du 18 au 25 septembre prochains. Selon le major responsable, « Le but est d’initier la coopération militaire franco-belge en intégrant des unités des deux pays en milieu civil. Cela va aussi nous permettre d’échanger nos expertises et d’améliorer notre inter-opérabilité dans de nombreux domaines, comme les communications radio ou l’emploi des armes. » Oui, vous avez bien lu, l’objectif est de se mouvoir à grande échelle « en milieu civil » comme après les attentats de 2015, mais surtout d’y mener une opération visant à améliorer « l’emploi des armes ». Plus précisément, ce sont 150 véhicules et 600 militaires (moitié moitié de chaque pays) qui vont se déployer dans cette vingtaine de villages, plus 300 qui s’occuperont de l’encadrement (staff, évaluateurs, logistique) et… et… et… 100 militaires qui joueront le rôle d’insurgés ruraux, nommés pudiquement « opposants », en se planquant parmi la population.

Cette opération nommée « Celtic uprise » (« Insurrection celtique », Brexit obliqe) a pour scénario « un pays fictif en crise », et l’objectif des assassins en uniforme n’est plus simplement camouflé derrière de vagues prétextes humanitaires d’assistance à une population comme il y a quelques années, mais comprend cette fois officiellement « patrouilles, sécurisation de points sensibles » et bien sûr « actions anti-terroristes ». On sait depuis longtemps que l’armée se prépare à des interventions à l’intérieur des frontières européennes dans le cadre d’insurrections urbaines ou de guerrillas rurales, des scénarios d’ailleurs pris au sérieux jusque dans les projections de l’Otan. De notre côté, il est plus que temps de prendre au sérieux des propositions qui insistent sur la nécessité de s’en occuper dès maintenant** : cartographier avec soin les industries militaires et les entreprises technologiques, mais aussi tout ce qui est sensible pour le bon fonctionnement opérationnel de la domination : réseaux de communication, axes de transport, ressources et réseaux énergétiques, réserves stratégiques de matières premières et de nourriture ; développer des capacités techniques et des connaissances précises pour les mettre hors-service ; réfléchir dès aujourd’hui à des formes de coordinations informelles et développer des projectualités anarchistes tout court, valables en temps de paix comme de guerre, tant la distinction entre les deux n’est plus de mise…

Depuis sansattendre.noblogs.org

* Comme le CENTAC (centre d’entraînement au combat) de 12 000 hectares situé à Mailly-le-camp (Aube), ou le CENZUB (centre d’entraînement aux actions en zone urbaine) de 6000 hectares situé à Sissonne (Aisne).
** Voir par exemple Hourriya, cahier anarchiste internationaliste n°5, « Rompre les rangs – Contre la guerre, contre la paix, pour la révolution sociale », octobre 2018, 168 pages

 

[camping et paillettes] Fin des détentions préventives

Les deux personnes encore détenues (dont une avait publiée une lettre écrite derrière leurs murs), parmi les trois arrêtées près de la gare du nord le 1er mai à Paris (voir ici et ), ont été relâchées lundi 2 septembre suite au non-renouvellement de leur mandat de dépôt.

     Avec l’échéance des 4 premiers mois de préventive, au moment où la juge menant l’instruction devait demander ou non le renouvellement de la détention, elle a ordonné leur mise en liberté avec un contrôle judiciaire. Le procureur n’ayant pas fait appel, administration pénitentiaire leur a signalé leur « mise en liberté » sous certaines conditions. Pour une, il y a interdiction de paraître à Paris, de quitter le territoire de l’état français et de voir les deux autres. Pas de pointage au commissariat. Pour l’autre, nous n’avons pas encore les détails.

Personne ne sera libre tant qu’un-e sera enfermé-e et contrôlé-e

Liberté pour tout-es !

Depuis nantes.indymedia.org

 

Les camps sous le ciel

Résultat de recherche d'images pour "surrealisme bouche"La tradition des opprimés nous enseigne que l’état d’exception dans lequel nous vivons est la règle. Nous devons parvenir à une conception de l’histoire qui corresponde à ce fait.

Benjamin Walter

Le droit est un immense dispositif qui crée l’exclusion, qui se fonde sur l’exclusion, et pourtant contre toute sorte d’exclusion le chœur de la protestation ne fait que demander des droits, espérant que le ciel du Droit s’étende à des terres toujours nouvelles. La démocratie est précisément conçue comme cette conquête progressive de nouveaux espaces. C’est pour cela que celle-ci n’est pas seulement défendue, mais aussi exportée. Le ciel de la reconnaissance juridique doit chaque jour couvrir de plus en plus les possibilités et les aspirations des individus. Un individu qui détient des droits est un citoyen, c’est-à-dire un être qui a droit à la citoyenneté dans la Cité démocratique.

Nombreux sont ceux qui avec les intentions les plus diverses, souhaitent un renouveau de la démocratie. Du haut des ruines des métropoles, on peut voir ce qui reste de la soi-disant communauté de citoyens. Les catégories de la politique ont été bouleversées par les événements du siècle dernier. La volonté générale, la nationalité, la souveraineté du peuple, tout cela est entrain de s’effondrer avec cet État-nation qui en était le fondement. La trinité ordre-nation-territoire s’est brisée. Les théoriciens employés par la démocratie se sont rendus compte qu’il faut dissocier le concept de citoyenneté de celui de souveraineté. La souveraineté est toujours une sorte d’investiture divine, et l’individu assujetti au pouvoir souverain est toujours un sujet, tandis que l’idéologie démocratique veut un pouvoir laïque et d’authentiques citoyens. Le souverain, depuis l’archaïque droit romain, est celui qui peut décider de l’état d’exception, c’est-à-dire, qui peut créer ou suspendre les lois. C’est lui qui définit l’espace politique que la loi fonde et soutient, ainsi que le champ dont elle est temporairement absente (temporalité qu’il décide lui-même). Que cet état d’exception – « d’extraterritorialité » vis à vis du Droit – soit une composante essentielle du pouvoir souverain, est démontré non seulement par le fait que chaque ville a ses barbares (ses étrangers), mais aussi par l’opposition entre peuple et population. L’espace politique n’est pas l’espace qui accueille tous ceux qui y vivent (ou qui y naissent, selon l’étymologie du mot nation), mais plutôt le domaine des sujets du roi, de ceux que le souverain (puis l’État) considère comme son propre corps politique et représente légalement. Les autres, les barbares, les étrangers, les indésirables, vivent séparément (dans d’autres frontières de l’errance). Ils participent au Droit à l’inverse, en tant que Norme [entendue comme règle, législation, ndt] suspendue (bien que matérielle sous forme de murs et de clôtures). Quand la démocratie, de la polis des citoyens adultes, libres et masculins – comme dans la classique Athènes – est passée au modèle de la souveraineté comme représentation de la multitude (du XVIIIème siècle), seules les colonies intérieures où furent enfermés des exclus de l’université démocratique du ciel de ses droits, changèrent. Le « peuple » devient le sujet de l’État-nation (le pouvoir même, dans l’acte de s’auto-légitimer, recevra l’investiture de la « souveraineté populaire »), même si elle constitue la masse de qui en subit simplement sa domination. Continuer la lecture de « Les camps sous le ciel »

Nouvelle parution : Face à face avec l’ennemi

FACE À FACE AVEC L’ENNEMI
Severino Di Giovanni et les anarchistes intransigeants dans les années 1920-1930 en Amérique du Sud

560 pages – 13 x 19 cm
12 euros (8 pour distro)
une co-édition de Tumult & L’Assoiffé

Pour commander le livre, contactez:
Tumult tumult_anarchie@riseup.net) ou L’Assoiffé (lassoiffe@riseup.net)

Argentine, années 1920. Le vaste pays est en plein essor industriel et des milliers d’émigrés de partout débarquent dans le port de Buenos Aires. Ils y trouvent d’importantes agitations sociales, comme celle pour la libération des anarchistes Sacco et Vanzetti condamnés à mort, et un climat marqué par d’innombrables grèves, boycotts, sabotages et émeutes. C’est là qu’un anarchisme intransigeant va naître et faire violemment irruption dans la rue. En dehors des vastes organisations libertaires établies depuis des décennies, des anarchistes vont empoigner la plume pour appeler à l’action et le revolver pour vider les coffres des banques. Ils vont mettre la main à la mèche pour faire résonner la voix de la dynamite et à la pelle pour creuser des tunnels afin de libérer leurs compagnons incarcérés. Ils se tacheront les mains d’encre pour éditer des livres et mélangeront les acides pour faire sauter les socles de la société. Ils tireront à bout portant sur les tortionnaires et rejoindront, le journal et la marmite explosive dans le sac, les grèves et les agitations de rue. Mais surtout, ils vont réunir l’idée et l’action, la conscience et l’attaque, le cœur vibrant et la main décidée dans un formidable assaut contre la société autoritaire et capitaliste.

En suivant les traces de l’un d’entre eux, Severino Di Giovanni, ce livre fait revivre les parcours de dizaines d’anarchistes qui se sont battus jusqu’à leur dernier souffle contre tout ce qui représente le pouvoir, pour la liberté et l’anarchie.

 

Voici l’avant-propos du livre :

« J’ai beaucoup d’amour pour notre cause et je suis capable de tout pour la favoriser », écrivait Severino Di Giovanni quelques mois avant d’être fusillé dans une lettre à un autre compagnon. Son amour pour l’idéal anarchiste n’était pas platonique : c’étaient ses palpitations ardentes qui allaient le pousser à monter aux sommets rebelles de la pensée et de l’action. L’anarchisme n’est pas uniquement l’action, comme il n’est pas uniquement la pensée : il rejoint les deux aspects dans une grande accolade passionnée. En bonne compagnie, Severino est allé jusqu’au bout de son amour. Certains de ses compagnons sont morts sous les balles des sbires, d’autres ont passé de longues années derrière les barreaux ; quelques-uns sont partis en exil pour échapper à la répression, d’autres ont pu continuer à frayer sur place, dans les méandres de la guerre sociale, leurs chemins de combattants pour l’idéal. Continuer la lecture de « Nouvelle parution : Face à face avec l’ennemi »

Montréal (Canada) : « You’re not tough now » – deux flics en civil se font rosser

Résultat de recherche d'images pour "acab"24 août 2019. Centre-ville de Montréal. Une foule reconnait deux flics du SPVM* en civil, à l’extérieur d’un bar. Basés au poste 21, situé à proximité, ils passent leur quarts de travail à harceler et à brutaliser les gens pauvres et marginalisé.es du coin. En civil, ils n’ont pas de fusil, pas de taser, pas de radio pour appeler des renforts. Voyons ce qui arrive quand ils ne peuvent se cacher derrière une insigne.

« Ce n’est pas juste une attaque contre ces policiers — c’est contre tout le système judiciaire. »

Continuer la lecture de « Montréal (Canada) : « You’re not tough now » – deux flics en civil se font rosser »

Extraits – Catastrophisme, administration du désastre et soumission durable

Résultat de recherche d'images pour "foret qui brule"[…] La dégradation irréversible de la vie terrestre due au développement industriel a été signalée et décrite depuis plus de cinquante ans. Ceux qui détaillent le processus, ses effets cumulatifs et les seuils de non-retour prévisibles, comptaient qu’une prise de conscience y mettrait un terme par un changement quelconque. Pour certains ce devaient être des réformes diligemment conduites par les États et leurs experts, pour d’autres il s’agissait surtout d’une transformation de notre mode de vie, dont la nature exacte restait en général assez vague ; enfin il y en avait même pour penser que c’était plus radicalement toute l’organisation sociale existante qui devrait être abattue par un changement révolutionnaire. Quels que fussent leurs désaccords sur les moyens à mettre en oeuvre, tous partageaient la conviction que la connaissance de l’étendue du désastre et de ses conséquences inéluctables entraînerait pour le moins quelque remise en cause du conformisme social, voire la formation d’une conscience critique radicale. Bref, qu’elle ne resterait pas sans effet. Continuer la lecture de « Extraits – Catastrophisme, administration du désastre et soumission durable »

Nous sommes contre les frontières

NOUS SOMMES CONTRE LES FRONTIÈRES parce qu’elles tuent des milliers de personnes, contraintes de les passer dans des conditions rendues toujours plus dangereuses par la multiplication des larbins en uniforme et de leurs outils technologiques.

NOUS SOMMES CONTRE LES FRONTIÈRES parce qu’elles traduisent une hiérarchisation des vies qui nous fait gerber, entre populations locales supposées être légitimes à se trouver là, « arrivant.es » toléré.es ou éjectables en fonction des intérêts du capitalisme et des États qui poussent des millions d’individus à fuir leurs sales manoeuvres néocoloniales, leurs guerres d’exploitation et de conquête. Dans le même temps, touristes et affairistes voyagent allègrement en paquebot ou classe business…

NOUS SOMMES CONTRE LES FRONTIÈRES parce qu’elles quadrillent tout le territoire, que leur existence est une galère (logement, banque, taf, déplacements…) et une menace permanentes (risques d’enfermement et d’expulsion) pour tous.tes celles et ceux qui n’ont pas les bons papiers ; ainsi qu’ un avertissement lancé aux autres « indésirables ». S’il.es ne se plient pas aux rackets de leur patron ou de leur logeuse, ces crapules trouveront toujours quelqu’un.e de plus en difficulté pour le faire.

NOUS SOMMES CONTRE LES FRONTIÈRES parce que toute frontière est liée à un front : un rapport de force entre armées pour s’attribuer la possession d’une région et transformer la population qui y vit en cheptel humain à administrer. Nous refusons tant cette volonté de contrôle que la surveillance qui en découle, qui s’étend à tous les domaines de l’existence et s’incarne dès la naissance par l’imposition d’une identité officielle devant être justifiée à tout moment (empreintes, numéro de sécu, adresse…). Continuer la lecture de « Nous sommes contre les frontières »

A propos de la flic infiltrée débusquée au contre-sommet du G7

Ceci est une texte rédigé en urgence afin que l’info tourne et que toutes les personnes et tous les groupes que cette personne a approchés ces derniers mois puissent s’organiser en conséquence. Il semble que cette flic infiltrée se faisait appeler « Dan », « Rose », « Rose des sables » ou « Clara » en fonction des villes et des groupes dans lesquels elle évoluait, et elle avait sûrement bien d’autres surnoms. Elle a la soixantaine, est assez fine, mesure entre 1,55 m et 1,65 m, c’est une grande fumeuse, elle a les traits tirés et porte presque tout le temps des lunettes de soleil (voir photos). Elle prétendait venir de Clermont-Ferrand auparavant et avoir eu une activité militante là-bas. Elle disait également qu’elle travaillait à Enedis sur Toulouse actuellement.

Sur le camp du contre-sommet, lors d’une assemblée assez sensible portant notamment sur l’organisation du départ de la manif de Bayonne, cette femme a été remarquée (par des personnes la connaissant du mouvement GJ à Toulouse) en train de prendre discrètement, avec son téléphone portable, des photos des gens participant à l’AG. Ces personnes ont décidé d’intervenir et de se confronter à elle, à l’écart de l’AG.

Lorsque son téléphone est checké, il apparaît que plusieurs centaines de photos d’actions, de manifs et d’AG ont été prises les 3 jours précédents. Par la suite, les camarades se sont rendus compte que certaines de ces photos, notamment celles de personnes prises en gros plan, donc clairement identifiables, ont été envoyées (accompagnées de rapports détaillés sur leurs activités, ainsi que des comptes-rendus de réunion en groupe restreints) à un supérieur qui lui demandait des précisions et lui donnait des consignes. Dans la confusion qu’a provoquée cette découverte, cette keuf a réussi à disparaître du camp (et il est probable qu’elle ait été exfiltrée du centre Pierre & Vacances où elle s’était sans doute réfugiée, lors de l’attaque du camp par les flics qui a eu lieu quelques heures plus tard). A noter qu’elle a tenté, juste avant, d’envoyer un message intitulé « téléphone HS » sur un groupe Telegram d’orga du G7, ce qui nous indique qu’elle était en contact avec d’autres flics présents sur ces listes. Continuer la lecture de « A propos de la flic infiltrée débusquée au contre-sommet du G7 »

Contribution barbare

Lorsqu’on essaie de lire la réalité qui nous entoure, on se rend compte qu’on est en train d’assister au développement de transformations profondes du côté de la gestion du pouvoir politique et économique. De tels changements se répercutent également au niveau social. Il est donc nécessaire de se confronter aux transformations en cours, et d’en tenir compte dans nos analyses et nos perspectives d’attaque.

Le capital n’est pas en crise, mais, plus « simplement », les choix financiers des Etats ont créé des difficultés dans la gestion traditionnelle du marché, et ont produit, en général, une aggravation des conditions de vie des consommateurs-citoyens. Les contradictions développées par le capital ont contribué à déterminer des occasions d’affrontement dans certaines zones, plus ou moins sanglantes et à long terme, entre d’un côté les gardiens du pouvoir et ses structures, et de l’autre ces franges de la population lassées d’être exclues du confort promis par le faux bien-être de la société de consommation.

Face à cela, il est naturel de se demander quoi faire. Etre présents « ici et maintenant » est en effet à la base de notre désir de rupture violente avec tout système de valeurs, avec le capital et ses différentes facettes. Dans le cadre de ces réflexions et dans la définition de perspectives qui puissent nous orienter sur les chemins incertains et inexplorés de la révolte, nous pensons qu’il faut éviter de se confronter à la réalité avec des yeux remplis d’enthousiasmes faciles qui risquent de nous faire voir des insurrections à tous les coins de rue, des complices dans chaque indigné, des sujets révolutionnaires dans chaque exploité. En même temps, nous pensons qu’il est tout aussi dangereux de rester ancrés dans une sorte de réalisme pessimiste qui risque de nous immobiliser par les temps qui courent, de nous transformer en attentistes emprisonnés dans une logique de type déterministe.

Ce qui nous semble fondamental, c’est de se placer dans une optique d’observation lucide qui peut nous permettre de saisir les transformations en cours, d’identifier les aspects vulnérables de l’ennemi, afin d’évaluer au mieux quoi et comment attaquer. Continuer la lecture de « Contribution barbare »

Marseille : Présentation de la Foire du Livre Anarchiste

Samedi 31 août, 17h, à l’imprimerie L’impatience, présentation de la foire  du livre anarchiste de Marseille.

La foire du livre anarchiste qui se tiendra à Marseille les prochains 21 et 22 septembre se rapproche.

C’est pour cela que nous vous invitons à se retrouver pour vous présenter la foire et pour voir si il’y en a d’entre vous qui souhaitent nous filer un coup de main en ce qui est de l’organisation de ces deux journées.

Ça se passera le samedi 31 août dans l’imprimerie « L’Impatience » (au 45 du Boulevard Pardigon), à partir de 17 heures. Il y aura ensuite de quoi manger et boire. Continuer la lecture de « Marseille : Présentation de la Foire du Livre Anarchiste »

Athènes (Grèce) : Expulsions à Exarchia

Près de 150 personnes, principalement des migrant.e.s ont été interpellé.e.s hier matin lors d’une intervention policière en vue de l’expulsion de plusieurs squats (4 au total) dans le quartier d’Exarchia. Un énorme dispositif avait été mis en place (bus de CRS, voltigeurs, jeeps, police antiterroriste, la plupart des rues fermées). La majorité des personnes arrêtées ont été envoyées à Petrou Ralli où se trouve le bureau de l’immigration et un centre de détention (selon les chiffres de la police 10 auraient été par la suite envoyés en centre de détention en vue d’une expulsion). Continuer la lecture de « Athènes (Grèce) : Expulsions à Exarchia »

Un mois d’août à Tenerife

plage mer côte arbre le sable océan horizon plante ciel le coucher du soleil palmier rive vague vent crépuscule soir paume baie plan d'eau Tenerife Tropiques cap les îles Canaries Plante ligneuse Sont des échelles Famille de palmiersEn ce mois d’août dans les Canaries espagnoles, l’île de Tenerife est bien entendu pleine à craquer de touristes. Fière de compter la plus forte concentration d’hôtels 5 étoiles en Europe à Adeje, dans le sud de l’île, Tenerife abrite aussi un centre de rétention (CIE, Centro de Internamiento de Extranjeros). Il est situé loin des regards, à Hoya Fría, en banlieue de Santa Cruz. D’un côté il y a ces masses d’étrangers munis des bons papiers et d’un portefeuille bien garni qui viennent polluer le parc naturel au pied du volcan pour tenter d’oublier leur servitude volontaire, d’un autre il y a des étrangers d’un autre style.

Ceux-là, bien moins nombreux et de loin, sont enfermés de long mois entre des murs barbelés, tabassés et humiliés parce que trop pauvres et dépourvus du petit papier nécessaire pour franchir les frontières de la riche Europe. Les uns ont pris le risque de se voir refuser un bagage trop volumineux à l’aéroport, les autres de sombrer avec leurs frêles embarcations. Les uns s’en vont mourir à petit feu de cancers de la peau sur le sable noir, les autres crèvent directement en Mer Méditerranée (2.300 en 2018 et 3.100 en 2017, bilans officiels) devant une frontière militarisée en fuyant guerres et misère. Continuer la lecture de « Un mois d’août à Tenerife »

« Comment puis-je être sexiste ? Je suis anarchiste! »

Résultat de recherche d'images pour "clown qui pleure"« Comment ça, je suis sexiste? » J’étais scandalisé, je n’étais pas un dragueur, je ne haïssais pas les femmes, je n’étais pas pas mal intentionné. « Mais comment puis-je être sexiste, je suis anarchiste? » J’étais inquiet, nerveux, et toutes défenses. Je croyais en la libération, en luttant contre le capitalisme et l’état. Il y avait ceux qui défendaient les injustices et en profitaient et nous, non ? J’avais 19 ans et on était en 1993, quatre ans après être entré en « militantisme ».

Nilou, en me tenant la main m’a expliqué patiemment, « Je ne dis pas que tu es mal intentionné. Je dis que tu es sexiste, et le sexisme existe de beaucoup de manière subtiles ou flagrantes. Tu me coupes la parole lorsque je parle. Tu prêtes plus d’attention à ce que les hommes disent. L’autre jour, lorsque nous étions assis dans le coffee shop avec Mike, on aurait dit que vous aviez une conversation tous les deux et que j’étais là juste pour regarder. J’ai essayé d’y participer et de dire quelque chose, mais vous m’avez juste regardé avant que de la reprendre. Les hommes du groupe créent un contact visuel entre eux et agissent comme si les femmes n’étaient pas là. Le groupe d’étude est devenu un forum pour les hommes pour parler sans arrêt de tel livre et tel autre, comme si ils savaient tout et devaient seulement l’enseigner au reste du groupe. Pendant longtemps, j’ai pensé que çà venait de moi, que ce que j’avais à dire n’était pas très utile ni intéressant. Peut-être devais-je changer mon approche, ou que je dramatisais, peut-être que c’était juste une idée et que je devais m’en débarrasser. Mais alors, je me suis aperçue qu’il arrivait sans arrêt la même chose à d’autres femmes du groupe. Je ne t’accuse pas de tout çà, mais tu es quelqu’un d’important dans le groupe et tu participes à cette dynamique. » Cette conversation a changé ma vie et c’est une remise en cause que je continue avec cet essai. Continuer la lecture de « « Comment puis-je être sexiste ? Je suis anarchiste! » »

Mexico (Mexique) : Que crève le patriarcat, qu’il vienne des flics et pas seulement…

Le 12 et le 16 août 2019, des milliers de personnes, en majorité des femmes, ont manifesté dans les principales avenues de Mexico suite au viol d’une jeune fille de 17 ans par 4 flics dans une voiture de police à Azcapotzalco, quartier nord de la capitale mexicaine. Le 8 août au Musée de la photographie, situé dans le centre historique de la ville, une jeune fille de 16 ans a également déclaré avoir été violée par un sale flic.

Le siège du ministère de la Sécurité publique a été tagué et l’immeuble du Parquet général de la ville a eu son mobilier saccagé et ses vitres défoncées. Des paillettes roses ont été jetés sur le chef de la Police de la ville de Mexico, Jesus Orta, pendant qu’il faisait une déclaration à la presse en appelant au calme et qu’il assurait que cette affaire ferait l’objet d’une enquête.

Lors de la manif du 16, encore plus massive, qui ne s’est pas alignée sur les différents appels au calme, un commico a été attaqué et partiellement incendié. Un journaflic de la chaîne ADN 40 a été mis KO en plein direct puis viré de la manifestation, et les journalistes et photographes (professionnels ou non) mis à distance. Des barricades ont été dressées et des rues bloqués, les murs et les façades de commerces tagués, et leurs vitrines brisés. Plusieurs stations de métro (distributeurs et affiches publicitaires détruites) et véhicules de la ville ont été saccagés…

Les violences sexistes, et les dynamiques qui les nourrissent ont lieu chaque jour, là bas comme ici, de la mains de nos ennemis comme de nos compagnons, dans la rue comme chez nous. Elles nuisent à la qualité de nos rapports et à la cohérence de nos luttes, et peuvent aussi avoir de lourdes conséquences. La vengeance est l’un des moyens d’y répondre.

« Ce n’est pas seulement les quatre policiers qui ont violé une fille ou un autre qui a violé une fille dans un musée. C’est quelque chose qui arrive chaque jour, chaque minutes, chaque heure… » 

Publication : Avis de tempêtes n°19/20 – Juillet / Août 2019

Avis de tempêtes – bulletin anarchiste pour la guerre sociale n°19/20 (juillet-août 2019) vient de sortir.

Pour lire, imprimer et diffuser ce petit bulletin autour de soi (il est en format A5, et celui-ci fait 16 pages), on pourra retrouver chaque nouveau numéro tous les 15 du mois, ainsi que les précédents, sur le blog :

https://avisdetempetes.noblogs.org

« Dans le cadre de ces réflexions et dans la définition de perspectives qui puissent nous orienter sur les chemins incertains et inexplorés de la révolte, nous pensons qu’il faut éviter de se confronter à la réalité avec des yeux remplis d’enthousiasmes faciles qui risquent de nous faire voir des insurrections à tous les coins de rue, des complices dans chaque indigné, des sujets révolutionnaires dans chaque exploité. En même temps, nous pensons qu’il est tout aussi dangereux de rester ancrés dans une sorte de réalisme pessimiste qui risque de nous immobiliser par les temps qui courent, de nous transformer en attentistes emprisonnés dans une logique de type déterministe. Ce qui nous semble fondamental, c’est de se placer dans une optique d’observation lucide qui peut nous permettre de saisir les transformations en cours, d’identifier les aspects vulnérables de l’ennemi, afin d’évaluer au mieux quoi et comment attaquer. »

[Reçu par mail]

Plaisir (Yvelines) : triple évasion au centre de détention

Résultat de recherche d'images pour "barbelé"Dans la nuit de mardi à mercredi 14 août, deux personnes se sont évadés du centre de rétention administratif de Plaisir situé à côté du commissariat. Un troisième a été interpellé sur le toit du bâtiment. L’alerte a été donnée vers 2h30 du matin après qu’ils se soient évadés en écartant les barreaux de la fenêtre à l’aide d’un drap. Des patrouilles de police se sont lancées à la poursuite des évadés. Mais leurs recherches pour retrouver les deux derniers sont demeurées vaines.

Récemment, des barbelés avec des lames de rasoir ont été installés sur les murs d’enceinte pour décourager les sans-papiers de quitter les lieux sans y être autorisés. Visiblement, cela ne les a pas empêché de se faire la belle.

http://www.leparisien.fr/yvelines-78/plaisir-les-evasions-se-multiplient-au-centre-de-retention-15-08-2019-8134017.php

 

G8 : Arrestation de Vincenzo en Bretagne après des années de cavale (MAJ)

Foto di http://www.nikonclubitalia.com/foto/showphoto.php/photo/13599

MAJ. Le 23/08 la cour d’appel de Rennes a ordonné un supplément d’informations afin de vérifier la « régularité » des mandats d’arrêt européens. Une nouvelle audience aura lieu le 26 septembre.

Vincenzo, condamné à 13 ans et 3 mois de prison pour « dévastation et pillage » après le G8 de Gênes en 2001, a été arrêté jeudi dans le Morbihan. Il avait été condamné à 10 ans et 6 mois en première instance, la cour d’appel avait alourdi la peine à 13 ans et 3 mois en 2009, la peine a été confirmé par la cour de cassation en 2012. Deux mandant d’arrêts européens avaient été délivrés contre lui par les procs de Milan (pour une manifestation « non-autorisée » en 2006 contre la tenue d’une manifestation du parti néofasciste Fiamma Tricolore, pour laquelle il avait été condamné à 4 ans de prison) et de Gênes.

Reformulé depuis leur presse.


Suite à l’arrestation de l’anarchiste Vincenzo Vecchi, qui a eu lieu en France le 8/08/2019 grâce au travail conjoint de la police italienne et française, ce matin (14 août) à 11h00, à la cour d’appel de Rennes, a eu lieu l’audience concernant l’extradition en Italie. D’après le peu d’informations qu’il a été possible d’avoir jusqu’à présent, les juges n’ont rien décidé au cours de l’audience concernant l’extradition, car il leur manquerait « plusieurs éléments » nécessaires. Une nouvelle audience est prévue pour le 23 août. Il devrait donc vraisemblablement rester détenu à la prison de Rennes pendant cette période.

[…] Le greffe de la taule n’a pas fourni le numéro d’écrou aux compagnons qui ont appelé, prétextant qu’il suffirait d’indiquer son nom et prénom pour que le courrier lui soit livré. On peut toujours essayer. Voici donc son adresse :

Vincenzo Vecchi
Centre pénitentiaire de Rennes-Vezin
Rue du Petit Pré
35132 Vezin-le-Coquet
France (Francia)

Vincenzo était en cavale et recherché depuis 2012, après la condamnation définitive de 11 ans et 6 mois de prison prononcée contre lui pour les charges (plus précisemment, le  délit de « dévastation et pillage ») liées aux jours de révolte contre le sommet du G8 à Gênes en juillet 2001.

Ci-dessous se trouve une déclaration de Vincenzo lue au tribunal en 2007, lors du procès au cours duquel une vingtaine de personnes ont été accusées de la révolte contre le G8 et de certains faits spécifiques survenus à l’époque.

Depuis anarhija.info

La déclaration finale lu à son procès de décembre 2007 à Gênes, est disponible en français dans le numéro 95 du journal Cette Semaine (p. 35) https://cettesemaine.info/cs95.pdf

 

[Camping&Paillettes] Derrière leurs murs

Lettre d‘un-e des trois inculpé-e incarceré-e en région parisienne suite à un contrôle de police la nuit du 1er mai. Pour lui écrire : campingetpaillettes[a]riseup.net

Img_20190808_145631700-mediumDerrière leurs murs, 6 août 2019.

Ce qui leur fait peur, ça n’a jamais été les marteaux dans le coffre de la voiture mais bien un nouveau monde dans le coeur, c’est pour cela que j’écris aujourd’hui depuis une cellule de prison.
J’ai été controlé-e à Paris le 1er mai et placé-e depuis plus de 3 mois en détention, le tout orchestré par les flics qui chassent, le procureur qui accuse, le juge qui questionne et la presse qui condamne. Et voilà que la possibilité de remise en liberté vient de m’être refusée par le proc, qui estime qu’il y a risque de réitération. Et à cause de mon obstination à ne rien lâcher.
Ils attendent de moi que je dise que la violence leur appartient, que sous la pression je condamne les actions de compagnon-nes, les émeutes, les révoltes.
Ils me demandent ce que j’ai dans la tête, et si je refuse de répondre, c’est à cause de ce que je porte dans mon coeur.

Le proc explique que les garanties présentées pour me remettre en « liberté » sous contrôle judiciaire, n’assurent pas un environnement qui pourrait me « déradicaliser ». Et pour cela je dois rester en prison.
Je me demande comment -en étant dans un lieu où se manifestent si clairement les massacres de l’état et de ses larbins, du capitalisme et de ses ravages- comment, une des faces les plus visibles de leur violence pourrait me faire arrêter de rêver à sa totale destruction.
Ils nous veulent apeuré-es, et c’est pourquoi je suis toujours ici. Continuer la lecture de « [Camping&Paillettes] Derrière leurs murs »

Tout bloquer

Résultat de recherche d'images pour "surrealismo treno" À l’exception des fanatiques du progrès – béats et benêts dans leur perception d’un temps historique qui se reproduit automatiquement au rythme des lois immanentes, et donc indépassables, portant l’humanité de triomphe en triomphe – plus personne ne dort tranquillement. Les apprentis sorciers eux-mêmes, qui composent la communauté scientifique sont en émoi. Certains s’inquiètent du réchauffement climatique et d’autres de l’extinction de la faune et de la flore, ou de l’empoisonnement de l’eau et de la pollution atmosphérique, ou bien de l’apparition de nouvelles maladies résistantes aux médicaments et de l’altération de la nourriture, ou encore de la pénurie de pétrole et d’autres du crétinisme généré par les technologies numériques… et tous pour l’entrée dans la salle des commandes des Ubu* charlatanesques, intelligents et sensibles comme du ciment.

De tout point de vue (politique, économique, social, environnemental), la situation semble hors de contrôle. Une fois écartée la menace de l’utopie révolutionnaire, le vieux monde s’effondre sous la sécurité du réalisme réformiste. Le privilège est sauf, la survie biologique non. Avec son obsession d’assujettir, de dominer et de piller toute terre, toute eau, tout air, toute flore et toute faune – le pouvoir de la richesse, la richesse du pouvoir – l’être humain a commencé la sixième et dernière extinction massive. Finale, parce que cette fois-ci, elle ne sera pas causé par un événement extérieur qui frappera la planète, mais sera causée directement par l’organisation sociale actuelle. Par exemple, l’activité industrielle, qui vise à produire des biens aussi confortables que superflus, fait disparaître une espèce animale ou végétale toutes les vingt minutes, contaminant toute chose. Le développement, fétichisme moderne, se présente de plus en plus clairement comme une véritable extermination de la biodiversité. Continuer la lecture de « Tout bloquer »

La Bombe


Résultat de recherche d'images pour "BOMBE ATOMIQUE"« Si certains éléments humains se révoltent contre leurs rôles, ils seront remplacés par d’autres plus souples et leur révolte signifiera qu’ils sont tout bonnement écartés sans que rien ne change au fond. Les marxistes affirment que cela doit en être ainsi jusqu’à ce que se produise un changement révolutionnaire, mais un tel changement n’a jamais semblé aussi éloigné. Alors, que peut faire aujourd’hui un homme ? Comment peut-il éviter de tenir son rôle dans ce processus fatal ?

Tout simplement en refusant de le tenir. »

Dwight Macdonald. Extrait de Politics, septembre 1945.

Nous avons d’abord été épouvantés par l’explosion. « Le TNT est à peine deux fois plus puissant que ne l’était la poudre il y a six siècles. La Seconde Guerre mondiale a vu la production d’explosifs plus de soixante pour cent plus puissants que le TNT. Cent vingt-trois avions tous chargés d’une seule bombe atomique représenteraient une puissance de destruction égale à la totalité des bombes (2 453 595 tonnes) larguées par les Alliés sur l’Europe pendant cette guerre. [1] »

Cependant, il est peu à peu apparu que la véritable horreur de la bombe n’était pas dans son explosion mais dans sa radioactivité. La fission de l’atome libère toutes sortes de substances radioactives dont on peut se faire une idée de la puissance par le seul fait que l’eau utilisée pour refroidir la « pile » (la structure composée d’uranium et autres substances dont l’interaction entraîne la capacité d’explosion) dans l’usine de fabrication de la bombe à Hanford [2] est exposée à une quantité suffisante de radiation pour « réchauffer de manière appréciable la Columbia River ». Et le Times d’ajouter : « Même le vent qui souffle au-dessus de l’usine chimique recèle son lot de dangers tant les cheminées rejettent de gaz radioactif. » Smyth souligne par ailleurs que « les produits de la fission engendrés par le fonctionnement quotidien d’une pile d’uranium en réaction en chaîne de 100 000 kilowatts pourraient suffire à rendre une vaste région géographique totalement inhabitable ». Continuer la lecture de « La Bombe »

Besançon : L’Etat au secours de JC-Decaux

Procès pour trois inculpés après plus de 3 ans d’enquête
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En février 2017, la vice-présidente des juges d’instruction Marjolaine Poinsard a décidé de passer en procès trois personnes inculpées de « dégradations de panneaux publicitaires de la société JCDecaux commises en mai et juin 2013.
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L’audience vient finalement d’être fixée par le procureur général Étienne Manteaux pour le 11 septembre 2019 à partir de 13h30 au TGI de Besançon.
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Parmi elles, deux personnes sont accusées de dégradations sur l’ensemble de cette période, dont l’une arrêtée le soir de la fête de la musique 2013 et accusée de la destruction de six sucettes sur l’appel du citoyen-flic Daniel Consolini. Pour la troisième personne, « particulièrement mutique » devant les juges et les flics au cours de l’instruction, seules ont été retenues les dégradations « en réunion » de la nuit du 13 au 14 juin, au cours de laquelle une bonne trentaine de sucettes ont été détruites,

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Italie : Opération Prometeo – Quelques mises à jours et informations pour le soutien (MAJ 16/09)

Le 21 mai 2019 Natascia, Robert et Beppe sont arrêtés, accusés d’avoir envoyé, en 2017, des colis piégés aux procureurs Sparagna et Rinaudo ainsi qu’à Santi Consolo, qui, à l’époque, était directeur du Département de l’Administration Pénitentiaire (DAP) de Rome.

Des nouvelles de Natashia, Robert et Beppe 

Natascia, jusqu’au mardi 30 juillet, se trouvait encore dans la prison de L’Aquila en AS2 (Haute Surveillance de niveau 2) – qui de fait est une section «41bis» (quartier le plus sécurisé dans le système pénitentiaire italien) – où se trouve également Anna, tandis que Silvia se trouve à l’heure actuelle dans la prison de Turin, transférée pour assister à des audiences de procès mineurs dans lesquels elle est inculpée. Elle a donc été transférée à la prison de Piacenza. Continuer la lecture de « Italie : Opération Prometeo – Quelques mises à jours et informations pour le soutien (MAJ 16/09) »

Italie : Une lettre de Juan depuis la prison de Terni

« Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende* !!! »

Debout ! les damnés de la terre ! Debout ! les forçats de la faim ! La raison tonne en son cratère, C’est l’éruption de la fin. Du passé faisons table rase, Foule esclave, debout ! debout ! Le monde va changer de base : Nous ne sommes rien, soyons tout ! C’est la lutte finale Groupons-nous, et demain, L’Internationale, Sera le genre humain.

(L’internationale : chanson née en 1871 en France – par le poète et anarchiste Eugène Pottier)

 

Salut à tous, amis et compagnons !!

Ici Juan, arrêté le 22 mai après trois ans de cavale. J’écris depuis la section AS2 de la prison de Terni où je suis enfermé. Je suis serein, mon moral est stable et je suis déterminé à aller de l’avant.
Chaque jour de ma clandestinité, j’ai été conscient que je pouvais finir en prison ;  je l’ai toujours été, d’ailleurs, depuis le jour où j’ai décidé de me battre du côté des opprimés.

Ce qui m’a mené à ma capture, c’est l’absence d’un ensemble de précautions que j’avais l’habitude de mettre en place. J’ai baissé ma garde au mauvais moment et au mauvais endroit.
Je n’ai pas de regret, je l’accepte, je passe à autre chose et que cela serve de leçon. J’écrirai sur la façon dont s’est déroulé mon arrestation à un autre moment.

Continuer la lecture de « Italie : Une lettre de Juan depuis la prison de Terni »

[Camping et paillettes] À propos de DML (Demande de Mise en Liberté)

L’été est chaud, et d’autant plus insupportable quand on est enfermé.e.

Le 1er mai 2019, trois personnes (deux allemands et un.e espagnol.e) ont été arrêtées durant la nuit, vers 2h, près de la gare du Nord à Paris. Les flics ont procédé à une perquisition de la voiture qui les avait conduites à Paris. Les journaflics annonceront rapidement qu’un « arsenal comprenant des éléments pour constituer des engins incendiaires » a été saisi dans un « véhicule d’écolos-anarchistes ». Le fait d’avoir dans son véhicule de la littérature anarchiste, un bout de papier où sont inscrit des lieux de RDV pour rejoindre des départs en manifs, quelques outils pouvant être utile sur un chantier, au camping ou dans la rue et d’être dans les fichiers de la police allemande est pour les flics et le proc’ matière à voir le reste du contenu comme un arsenal. Les réchauds, les jerricanes de gasoil vides et l’huile d’olive deviennent des engins explosifs et les paillettes noires ainsi que le sucre blanc des substances dangereuses à analyser. Illes sont mis en examen pour « détention et transports d’armes de catégorie A » (armes dites de guerre, ici des masques à gaz intégraux…), « détention et transport de substances incendiaires et explosives » et « association de malfaiteurs en vue de la commission de crime ou délit ». Continuer la lecture de « [Camping et paillettes] À propos de DML (Demande de Mise en Liberté) »

Avec elles, leurs enfants incarcérés

Lorsque je suis arrivée à la Maf de Fleury-Mérogis, la  nursery comptait quatorze cellules, dont douze étaient occupées. Nos cellules étaient petites, avec un lit pour la mère et un petit lit en fer, aux barreaux tout rouillés, pour son enfant Les murs de béton étaient nus, maculés. La porte était peinte en noir, tout comme les deux ou trois étagères.

Pour laver nos enfants, nous avions, dans chaque cellule, une baignoire en plastique. La cuvette des toilettes n’avait pas de couvercle et j’ai dû en fabriquer un en carton parce que le bruit de la chasse d’eau réveillait chaque fois mon fils. Il faut un certain temps pour que les enfants s’habituent aux bruits d’une prison. Les surveillantes ouvraient et fermaient bruyamment les verrous, sans se soucier du sommeil des enfants. Continuer la lecture de « Avec elles, leurs enfants incarcérés »

| Mieux vaut Pippi |

Résultat de recherche d'images pour "enfants qui sautent dans une flaque d'eau noir et blanc"Je l’admets, moi aussi j’ai été frappé par la jeune fille suédoise avec des nattes. J’en suis tombé amoureux presque instantanément. Son indépendance vis-à-vis des  adultes, son courage face aux forces de l’ordre, son défi des conventions sociales, sa volonté débridée de vivre dans un monde fabuleux et complètement différent de ce à quoi nous sommes malheureusement tous habitués, son amour pour la nature… enchanteur, vraiment. Voilà pourquoi je trouve déprimant que la tendre et souriante Pippi Longueschaussettes* soit aujourd’hui oubliée en faveur de la pédante et boudeuse Greta Thunberg, initiatrice de la grève lycéenne pour le climat.

Pippi savait tirer au pistolet, Greta sait parler aux dirigeants politiques. Pippi avait une telle force qu’elle pouvait soulever un cheval, Greta dispose de tels soutiens qu’elle intéresse les médias internationaux. Pippi était fille d’un obscur marin, Greta est fille d’artistes célèbres. Pippi avait à ses côtés le cheval Oncle Alfred et le singe Monsieur Dupont, Greta a à ses côtés le publicitaire Ingmar Rentzhog et l’ancien vice-président des États-Unis Al Gore. Pippi possédait un trésor de pirates pour satisfaire ses besoins vitaux, Greta appartient aux start-up technologiques qui doivent satisfaire leurs exigences commerciales. Continuer la lecture de « | Mieux vaut Pippi | »

Italie : Quelques nouvelles suite à l’hospitalisation d’Alfredo Cospito (24/07/2019)

Le compagnon Alfredo Cospito avait commencé à se sentir mal il y a 15 jours, juste après la grève de la faim. Il a immédiatement insisté pour faire un scanner, une fois l’examen fait, ils l’ont transféré d’urgence à l’hôpital, où il a été opéré. L’opération a duré 5 heures parce qu’ils ont dû lui enlever la vésicule biliaire, qui avait explosé. Tout cela parce que, les médecins disaient depuis des mois qu’il devait être opéré mais la prison reportait toujours, essayant de résoudre le problème avec des médicaments, qui en réalité ne résolvaient rien. Avec la grève de la faim, la situation s’est aggravée.
Ses proches n’ont appris l’opération et le transfert que quatre jours plus tard. Une semaine après l’opération, il a de nouveau été transférée en prison. Lors du parloir, il semblait très éprouvé physiquement, en fauteuil roulant et très amaigri.
Pendant son séjour à l’hôpital, il a été placé dans une chambre avec une porte blindé, des caméras et au moins trois gardes, sans rien, ni livres ni montres, perdant la notion du temps. Après trois jours, il a pu récupérer quelques livres qu’il avait en prison.

Il y a trois jours, un appel de l’avocat a informé qu’Alfredo avait été transféré à l’hôpital, en soins intensifs.
Après la visite d’hier à l’hôpital, la situation est la suivante : une infection du pancréas a commencé en raison d’un kyste resté errant, qui a infecté l’ensemble. Aujourd’hui, la situation est stable et s’améliore. Alfredo va bien moralement.
Cette fois-ci, le médecin en chef a précisé qu’il ne le laissera pas sortir tant qu’il ne sera pas certain  qu’il soit complètement guéri.
Il est clair que le retour en prison après l’opération a été accéléré parce qu’il est considéré comme un élément très dangereux et qu’ils craignaient une éventuelle évasion. Les médecins ont donc été mis sous pression et l’ont fait sortir avant l’heure.
Il a maintenant quelques livres, les personnes à l’extérieur essaient de mettre la pression pour qu’au moins le courrier et des vêtements arrivent à l’hôpital, puisque cela fait des jours qu’il lave ses affaires lui-même, tenant la perfusion d’une main et le savon de l’autre.

A bientôt pour d’autres mises à jour.

Depuis anarhija.info

En lutte avec le temps

Temps, Horloge, Heure, Montres, Minutes, SecondeLe temps c’est de l’argent. Si nous livrions tout l’argent du monde à une mer de feu implacable, est-ce que le temps s’arrêterait ? Est-ce que tout se pétrifierait, est-ce qu’une éternité braverait immuablement les vents ? Ou tout serait-il réduit en cendres et ce serait une question de secondes avant que ces cendres ne soient jetées dans toutes les directions et ne deviennent invisibles ?

Le mouvement provoqué serait-il tel que le temps n’aurait plus aucune emprise, et ne pourrait qu’assister impuissant au déroulement des évènements…

Vivre, c’est se battre. Bizarre le nombre de personnes qui seraient d’accord avec cela, tout en y donnant chacun, sans doute, une autre signification. Et pourtant. Le réveil sonne et nous catapulte dans le ring, nous tentons de nous souvenir mais en fait, nous ne savons plus si, entre-temps, nous n’avons jamais quitté ce ring. Se battre avec le temps. La pensée de pouvoir gagner nous maintient sur le ring, peu importe à quel point la scène s’enlaidisse. Les règles sont fixées, et toute personne qui fait cas des règles, se rend compte que l’endurance est le meilleur atout.
L’ouvrier ou l’employé sait que les aiguilles de l’horloge tournent, que le partage est loin d’être égal, mais que s’ils restent assez longtemps à l’intérieur des quatre murs d’une usine ou d’un bureau, le reste du temps sera le leur. Douloureux de voir qu’on vient d’en grignoter récemment encore quelques années, l’endurance sera de nouveau mise à l’épreuve. Pour le chômeur aussi l’heure tourne, mais cela ne lui porte pas de préjudice car il prend son temps, ou bien il s’enfonce toujours plus parce qu’il ne sait pas quoi faire avec tout ce temps, qu’il préfère le rendre le plus vite possible à un patron ou à une entreprise. Le patron aime le temps. Il voit l’évolution sur son compte en banque et la fin du mois ne lui fait pas peur. Même si son sommeil est de temps en temps perturbé par des travailleurs qui lui revendiquent du temps pour eux-mêmes par le sabotage et la grève. Continuer la lecture de « En lutte avec le temps »

L’étiquette des choses

Val Basilio

Résultat de recherche d'images pour "lunette livre"Nous venons au monde en tant qu’êtres parlants ; la langue nous précède en tant que structure. Elle est l’expression de rapports sociaux concrets et, en tant que telle, elle ne peut être neutre. Une perception critique de la réalité a aussi son propre vocabulaire. Réduire ce vocabulaire signifie réduire la possibilité de percevoir la réalité de façon critique.

Journalistes, politiciens, économistes, intellectuels, personnalités du monde du spectacle, tous s’accordent à dire que nous vivons dans le meilleur monde possible. Un monde dans lequel les habitants vivent pour travailler et sont contraints de travailler pour vivre, où ceux qui n’ont pas de travail se sentent dépossédés de la vie elle-même. Et où attendre quelque chose de l’autre est considéré comme une tragique illusion démentie par l’Histoire. Rien ne devrait bouleverser cette conviction qui, à force d’être répétée, est devenue un constat, un état de fait, une vérité. Se pose ainsi le problème de l’abolition de tout ce qui constitue une menace pour la paix qui règne dans le paradis des marchés. Lisser les contrastes. Apaiser les tensions. Modérer les extrémismes. Une entreprise difficile mais possible.

Il n’existe pas une réalité objective univoque. Ce que nous appelons réalité est toujours un aspect partiel d’une totalité jamais accomplie, une sélection de celle-ci. Sa consistance n’est pas limitée seulement par les moyens dont nous disposons pour la saisir, mais surtout par notre capacité à les utiliser. Nous définissons la réalité non pas comme la totalité qui nous entoure, dont faisons nous-mêmes partie, ni même la partie de cette totalité que nous avons réussi à saisir, mais seulement cette ultérieure petite partie que nous réussissons à maitriser, à faire nôtre, à laquelle nous parvenons à donner un sens. La réalité dont nous nous disons sûrs est toujours et seulement notre œuvre. On pourrait dire que la réalité n’existe pas, que seules ses interprétations existent. Laissant ici de côté la question des images, l’homme communique par les mots sa propre vision de la réalité. C’est donc à travers les mots que l’homme a non seulement justifié les conditions de vie dans lesquelles il se trouve, mais a aussi incité à leur dépassement. Toutes les actions qu’il a engagé à cette fin ont toujours été précédées ou suivies de mots : pour exprimer des analyses, revendications, commentaires, propositions. Continuer la lecture de « L’étiquette des choses »

Florence (Italie) : Condamnations pour l’opération Panico (MAJ)

Résultat de recherche d'images pour "operation panico"En attendant de plus amples informations, nous publions quelques unes des condamnations pour les 28 compagnon.nes accusé.e.s dans le cadre de l’opération Panico.

Aucun acquittement.

  • Ghespe 9 ans
  • Giova 9 ans, 10 mois et 15 jours
  • Paska 9 ans et 10 mois

Pour tous.tes les autres, les peines vont d’un mois à six ans.

Feu aux prisons et aux tribunaux

Liberi tutti e libere tutte


Considérations techniques sur les condamnations

En substance, beaucoup de choses sont restées inchangées par rapport aux requêtes du proc, certaines peines sont même devenues plus sévères.

Quelques différences/considérations substantielles à première vue :
La qualification de « tentative de meurtre » pour les faits du nouvel an n’a pas été retenue, mais elle a été réduite à des « blessures très graves » ; cependant, cela n’a pas déterminé une grande différence dans la peine par rapport aux réquisitions. Cependant, l’engin [déposé devant la librairie] a été défini comme « potentiellement mortel ». Giova, Ghespe et Paska ont été condamnés pour les faits du nouvel an, tandis qu’un autre accusé a été acquitté de ce chef d’inculpation.

L’accusation « d’association de malfaiteurs » est passée, mais 6 (des 15) « associés » ont été acquittés. Deux compagnonnes ont été déclarées comme « cheffes » de l’association, tandis que l’accusation pour Giova d’être devenu le nouveau « chef », après l’arrestation des deux, lors de la première vague de mesures préventives, n’a pas été retenue. Continuer la lecture de « Florence (Italie) : Condamnations pour l’opération Panico (MAJ) »

Bure (Meuse) : Une personne incarcérée après la tentative de réoccupation du Bois Lejuc

Au total, depuis le début de la tentative de réoccupation, on a compté 16 arrestations :

  • 8 vérifications d’identité (toutes les personnes sont sorties)
  • 8 gardes-à-vue (4 personnes sont sorties, 4 personnes sont toujours en garde-à-vue)

Une personne est également manquante pour le moment, on ne sait pas si elle a été arrêtée ou non.

Continuer la lecture de « Bure (Meuse) : Une personne incarcérée après la tentative de réoccupation du Bois Lejuc »

Procès contre des anarchistes en Belgique : l’État fait appel

Suite à l’acquittement déclaré par la juge dans le cadre d’un procès contre une douzaine d’anarchistes inculpés notamment d’”association de malfaiteurs”, le procureur a décidé de faire appel.

Voici ce qu’un des inculpés écrivait en avril 2019 dans une lettre que vous pouvez retrouver dans un bulletin confectionné à propos de ce procès :

“Cet apogée vient jeter une zone d’ombre sur le fait que ce procès et son verdict ne seront probablement qu’un nouvel épisode dans cette saga où les rebondissements judiciaires se sont enchaînés depuis la mise au jour de cette enquête ainsi qu’après sa clôture.
(…) Ce procès n’est donc rien d’autre qu’un épisode plus spectaculaire que les autres dans cette série-choc autour de la répression.”

Il avait vu juste.

Il n’y pas de date fixée pour le moment. Mais ça risque bien de ne pas être pour tout de suite, tout de suite.

En attendant des nouvelles, on vous quitte sur une jolie promesse écrite par un autre inculpé et reprise dans ce même bulletin:

“je ne peux répondre à ma condamnation potentielle que par une promesse pleine de vie : je  ne m’inclinerai pas, ni aujourd’hui ni demain, devant les lois des hommes. Et je continuerai, en cohérence avec ma conscience et ma sensibilité, à frayer mon propre chemin  de combat pour l’anarchie”

Solidarité par la lutte!

Depuis lalime.noblogs.org

La stratégie de l’escargot

« Il faut porter la panique à la surface des choses »

Ce matin – dix jours après le vingt-et-unième anniversaire de la mort de Maria Soledad Rosas, deux jours après le dix-huitième anniversaire de la mort de Carlo Giuliani, et quelques heures avant l’annonce du verdict du tribunal de Florence contre une trentaine d’anarchistes – la ligne ferroviaire qui relie Rome et Florence est à l’arrêt, suspendue, bloquée. Qu’est-il arrivé ? A l’aube, en proche banlieue du chef-lieu toscan, une cabine électrique du TGV s’est réchauffée au point de s’enflammer. Serait-ce un hasard ? Une coïncidence ? Une « vile provocation » ? Ou bien, plus simplement et humainement, un geste d’amour et de rage ?

Il est facile d’imaginer que se trouvent sur place un ramassis de techniciens des chemins de fer et de la préfecture de police. Après les premières constatations, les responsables de Rfi [Rete ferroviaria italiana] ont déclaré que « l’origine de l’incendie contre les installations qui gèrent la circulation des trains est liée à un acte volontaire causé par des inconnus ». Des inconnus qui avec un petit rien ont provoqué le chaos dans la circulation ferroviaire nationale, un secteur important de ce système public de transport qui fait chaque jour fonctionner notre aimable société, déplaçant des marchandise humaines et inhumaines selon les besoins du marché. Et quand plus rien ne fonctionne, on le sait, on est alors obligé de penser à toute autre chose. Continuer la lecture de « La stratégie de l’escargot »

Italie : Arrestation et tentative d’expulsion du compagnon Divine Umoru (MAJ)

Le 15 juillet 2019, des compagnon.nes ont appris l’arrestation en vue de l’expulsion vers le Nigéria, de Divine Umoru. Le lundi 15 juillet vers 13 heures, la police s’est rendue chez Divine pour l’emmener au commissariat, où il a été informé d’un décret inattendu d’expulsion ad personam, signé directement par le ministre Matteo Salvini. Malgré le fait que le compagnon vivait en Italie depuis vingt ans et qu’il avait tous les papiers nécessaires pour séjourner en Italie, le juge a validé la mesure d’expulsion par une audience directe, en s’appuyant sur différentes inculpations, dont une avec finalité de terrorisme pour laquelle Divine avait été acquitté il y a des années.

Il a ensuite bénéficié, à la demande de l’avocat, d’une heure pour prendre des vêtements et un téléphone, qui lui a été saisi, puis il l’ont fait monter dans une voiture qui s’est dirigée vers l’aéroport de Milan Malpensa, où une soixantaine de personnes se sont rendues dans l’après-midi (mardi 16 juillet), et où à 19h10, un avion d’Air Italy, à destination de Lagos (Nigeria), devait partir avec Divine à bord.

Les personnes solidaires présentes se sont déplacés en petits groupes à l’intérieur de l’aéroport avec des banderoles et des mégaphones, toujours suivies évidemment d’un nombre important de flics, pour informer les personnes sur place de ce qui était entrain de se produire et bloquant certaines portes d’embarquement. Continuer la lecture de « Italie : Arrestation et tentative d’expulsion du compagnon Divine Umoru (MAJ) »

Vers la fin du procès Panico

La semaine d’audiences finales du procès de panico s’est terminée aujourd’hui. La dernière partie du procès s’est déroulée les lundi 15 et mardi 16 jusqu’à la mi-journée ; l’accusation s’est occupée de la dernière tranche des retranscriptions des experts sur les interceptions environnementales et téléphoniques ; la défense a soulevé quelques objections quand à l’ingérence de l’expert de l’accusation dans les activités de l’expert judiciaire (à savoir l’interception principale avec laquelle ils accusaient Paska a d’abord été transcrite d’une manière différente de celle de l’expert judiciaire, puis corrigée après pression de l’accusation pour la remettre en conformité avec « l’original »). Puis un témoin de la défense a été entendu en ce qui concerne  Ghespe qui avait le pied cassé dans la période autour du nouvel an.

Mardi après-midi, a eu lieu le réquisitoire des procureurs et des parties civiles, et ceux-ci sont suffisamment inutiles pour être commentées, ils ont donné le pire d’eux-mêmes. Les réquisitions contre les 28 accusés ont été plutôt élevées, comme prévu. Les charges retenues contre chacun des 28 accusés sont restées les mêmes qu’à la fin de l’enquête.

Pour les 4 accusés pour les événements du nouvel an : 10 ans pour Ghespe et Nicola (ce dernier, prenant pour un rassemblement à [devant la prison de] Sollicciano en août, en plus du 416 [association criminelle]), 10 ans et demi pour Paska (également inclus dans l’association depuis novembre 2016), 11 ans pour Giova (qui devient en outre accusé d’être le chef organisateur principal de l’association depuis janvier 2017).

Pour les deux autres « cheffes » de l’association, définie de façon grotesque, les  peines demandées sont de 6 et 4 ans.

Pour 8 autres accusés de faire partie de l’association, les peines demandées sont de 2 à 3 ans, pour deux autres, de 4 à 7 ans.

Pour les 13 accusés restants, pour diverses raisons spécifiques en dehors de l’association, les peines demandées vont de 15 jours de prison à un an et demi. Au total, les procureurs ont demandé 86 années de prison.

En ce qui concerne les parties civiles, Vece [l’artificer-flic] a demandé la somme « réaliste » de 2 millions d’euros ; le syndicat de police Siulp a demandé 100.000 euros, Bargello [la librairie] et Casapound 10 mille chacun. Parmi les parties civiles il y avait aussi le Ministère de l’Intérieur, de la Défense et un passant lors du cortège du 25 avril, mais, en ce qui nous concerne, nous ne nous rappelons pas ce qu’ils ont demandé.

Mercredi et jeudi ont été consacrés aux plaidoiries des trois avocats de la défense et, dans un dernier temps, jeudi un des procureurs a été entendu à nouveau pour un commentaire vain.

Il a été confirmé que le lundi 22 sera le dernier acte de la première instance du procès. L’audience commence à 9h30, il y aura les contre arguments de la défense. Ensuite, les juges se retireront dans la salle du conseil et rendront leur jugement à un moment donné de la journée.

Giova, Ghespe et Paska seront présents dans la salle d’audience ce jour-là, comme ils l’ont été lors de ces dernières audiences, et ils apprécient la présence de leurs compagnons dans la salle d’audience. Notre pensée principale va vers eux, toujours enfermés à résidence avec toutes les restrictions. FORZA !

Depuis panicoanarchico.noblogs.org

Florence (Italie) : Requêtes des procs pour l’opération Panico

Résultat de recherche d'images pour "opération panico"Le 16 juillet 2019, les procureurs Focardi et Giunti ont présenté leurs demandes de condamnation pour les 39 accusés du procès de l’opération « Panico » contre les anarchistes florentins. Le procès est le résultat de l’union de plusieurs procédures pénales, dont celle relative à l’opération « Panico » du 31 janvier 2017 (qui comportait trois assignations à résidence, quelques restrictions et perquisitions avec l’accusation principale d' »association criminelle ») et l’opération répressive du 3 août 2017, qui comprenait huit arrestations, perquisitions et évictions du squat La Riottosa, à Florence, avec l’accusation (pour les huit anarchistes arrêtés) d’avoir perpétré une attaque explosive contre la librairie « Il Bargello » (Florence, 1er janvier 2017), un espace lié aux fascistes et au parti fasciste Casapound, au cours de laquelle il a été gravement blessé un artificier-flic qui a perdu une partie d’une main et un œil, et une attaque incendiaire contre un commissariat du quartier Rovezzano (Florence, 21 avril 2016).

Les peines les plus lourdes ont été demandées pour les anarchistes accusés de l’action du 1er janvier 2017. Il a été requis 11 ans Giovanni, 10 ans et 6 mois à Paska, 10 ans à Salvatore (Ghespe) et toujours 10 ans à Nicola. Les trois premiers compagnons sont assignés à résidence depuis juin 2019. Parmi les différentes inculpations ils sont accusés de « tentative de meurtre », « fabrication et port d’explosifs » et « dégradations ».

En outre, des condamnations ont été demandées pour d’autres actions et d’innombrables autres événements qui se sont produits à Florence jusqu’en 2017. Les demandes de condamnation portent sur 35 personnes et vont de 15 jours à 7 ans. Les chefs d’accusation sont « dégradation », « violence », « résistance et menace sur un agent public », « blessure », « imbrattamento [peinture ou tags] », « fabrication et port d’explosifs », « possession de dispositifs pyrotechniques » et « refus de fournir des renseignements personnels ».

La sentence est prévue pour le 22 juillet, mais pourrait être reportée d’une semaine environ.

Solidarité avec les anarchistes enquêtés et accusés pour l’opération « Panico » et avec tous les anarchistes emprisonnés.

Depuis insuscettibilediravvedimento.noblogs.org

Dérailler

[deraje] v.I. -1. Sortir des rails. 2- Familier : fonctionner mal ; se dérégler. 3. S’écarter du bon sens, (synonyme : déraisonner, divaguer)

weiis-fillejetseauEmbouteillage géant, échappatoire zéro. Je crève d’envie de mordre le volant, jeter la tête en arrière, hurler, courir…Défoulement éphémère_ô combien jouissif_de cette frustration sauvage, contenue. À chaque fois le cri monte de mes tripes, étreint ma cage thoracique et reste bloqué derrière mes lèvres… et je mesure la profondeur du dressage, tout ce qu’il a fallu araser, canaliser chez chacune des milliers de personnes prises dans ce flux pour en faire ces dociles automates fonçant à toute allure dans la même direction ou capables d’encaisser cette situation anxiogène sans péter une durite, partir à pied, se défouler sur le premier radar ou uniforme venu. Route des vacances, route du turbin, même combat.

Jour après jour, l’économie nous vole notre temps, la marchandise et ses « loisirs de masse» tend à nous déposséder de nos désirs et de nos rêves, les prothèses technologiques envahissent et n’en finissent plus d’appauvrir les relations… Jour après jour l’alcool, les drogues, calmants, servent d’étouffoir à la rage et à la frustration, amputent et bousillent les trop vivant-es, brouillon-es, sensibles pour mieux garder intacte cette société mortifère. Jour après jour les sangsues religieuses tentent d’incruster leurs préceptes autoritaires, homophobes, patriarcaux et sexistes jusqu’au fond de nos cerveaux. Les paradis qu’ils nous promettent ont tous le sale goût du mensonge et de la résignation. Continuer la lecture de « Dérailler »

Hambourg (Allemagne) : deux compagnons incarcérés

Solidarite avec les trois des bancs publics

La nuit du 8 juillet 2019, 3 amis et compagnons ont ete arrêtés (au milieu de la nuit dans un parc), puis plusieurs domiciles perquisitionnés. Après un passage devant le juge, deux d’entre eux ont été incarcerés et la troisième personne placée sous controle judiciaire.
Selon la presse, ils sont accusés de préparation d’une attaque incendiaire en lien avec l’anniversaire des émeutes contre le G20 de Hambourg de 2017*.

Affirmons notre solidarité et montrons-leur qu’ils ne sont pas seuls !

* Ndt : selon les porte-paroles policiers, du materiel incendiaire a été trouvé en leur possession cette nuit-là.

Pour leur écrire :

Libertäres Zentrum
Karolinenstraße 42 (Hinterhaus)
20357 Hamburg
Preciser : « Die Drei von der Parkbank »

Nous sommes en colère,
Qu’ils soient coupables ou non, solidarité avec toutes celles et ceux touchés par la répression.
Liberté pour tous les prisonniers !
Les coeurs brulant ne peuvent être enfermés.

Traduit d’Indymedia.de, 11.07.2019

MAJ ici :

Hambourg, Allemagne : Actualisations sur la situation des deux compagnons incarcérés (Parkbank) – 27 juillet 2019

Hambourg, Allemagne : Actualisation sur l’affaire « des trois du banc public » – 11 août 2019

 

Olympia (Etats-Unis) : Un compagnon abattu par la police lors d’une attaque contre le centre de détention

Résultat de recherche d'images pour "fuck border"Tôt ce matin vers 4 heures, notre ami et camarade Will Van Spronsen a été tué par balle par la police de Tacoma. Tout ce que nous savons sur le déroulement des évènements vient des flics, qui sont des sources notoirement corrompues et peu fiables pour un tel récit. Ce que nous savons c’est que Will a tenté de mettre le feu à plusieurs véhicules, dépendances et un réservoir de propane à l’extérieur du centre de détention Nord-Ouest de Tacoma, qui abrite des centaines d’immigrés en attente d’audience ou de déportation. Il a réussi à mettre le feu à un véhicule, puis à échanger des coups de feu avec des policiers de Tacoma qui l’ont abattu. Il a été déclaré mort sur les lieux. Nous trouvons ses actions inspirantes. Les véhicules situés à l’extérieur du centre de détention sont utilisés pour évacuer de force des personnes de chez elles et les déporter, souvent dans des situations où elles risquent de subir un danger grave ou la mort. Ces véhicules détruits ne sont que le début de ce qui est nécessaire. Nous aurions souhaité que les incendies débutés par Will aient libéré tous les détenus et rasé tout le centre de détention du Nord-Ouest. Notre ami nous manque et nous souhaitons du fond du cœur que son action ne s’arrête pas avec sa mort.

La suite ici : https://mtlcontreinfo.org/olympia-washington-nous-sommes-le-feu-qui-fera-fondre-lice-rest-in-power-will-van-spronsen/

Note. Vendredi et samedi, des dizaines de manifestations ont été organisées dans tout le pays pour réclamer la fermeture des centres de rétention et s’opposer à une vague de descentes de police annoncée pour dimanche par Trump qui avait déclaré vouloir organiser des raids de masse contre les sans-papiers dans une dizaine de grandes villes. L’Agence fédérale de l’immigration (ICE) avait annoncé cibler une liste de 2 000 personnes, a priori, l’opération aurait été « moins vaste que prévu » et était principalement destinée à faire peur. De nombreuses personnes sont restés sur le qui-vive tout au long du week-end, afin d’anticiper les arrestations.

Italie : Révoltes suite à la mort d’un détenu au centre de rétention de Turin (+ quelques infos sur les luttes à l’intérieur)

Une personne est morte le 7 juillet au soir, au sein du CRA Brunelleschi à Turin, sa mort n’a été remarqué que le lendemain matin. Celle-ci avait demandé des soins suite à un viol subi au sein du centre de détention et aux blessures qui lui avaient été infligés lors de l’agression. En réponse, elle a été envoyé à l’isolement, pendant plus de dix jours, dans de très mauvaises conditions de santé (physiques et mentales) sous 40° avec seulement un litre d’eau potable (distribuée chaude) par jour. Les autres détenus dans les jours qui ont suivi l’incident, se sont jetés sur ses agresseurs, dont l’un a été plus tard déporté, l’autre arrêté.

Après avoir appris la nouvelle de sa mort, les détenus ont commencé une série de protestations, avec des battitures, le refus de nourriture et du bordel toute la journée avec des départs de feu (plusieurs matelas ont cramé). Dans la soirée lors d’un rassemblement devant le CRA en solidarité, des personnes dehors ont pu apercevoir des colonnes de fumé et entendre les cris de colère des détenus. Les flics sont intervenus en les tabassant, balançant des lacrymos et canons à eau pour mater la révolte à l’intérieur. Les protestations ont duré plusieurs jours.

Aux dernières nouvelles les détenus seraient tous en grève de la faim.

En 2008 une autre personne est morte de pneumonie au sein du CRA.

Les détenus sont de manière générale, « soignés » avec un cocktail de paracétamol et d’anxiolytiques, les ambulances n’entrent pas dans le CRA, sous prétexte qu’une infirmière est à « disposition » à l’intérieur du centre.

Quelques infos de plus :

À Rome, la section masculine du centre de détention de Ponte Galeria, restructurée et réouverte il y a environ un mois, a finalement été inaugurée de la meilleure façon possible : entre le 5 et le 6 juillet, une révolte a éclaté dans une des sections. Plusieurs dizaines de détenus se sont attaqués au mobilier et mis feu au matelats, et certains ont réussi à échapper aux forces d’intervention sur place. 12 personnes sont finalement parvenues à retrouver leur liberté. mais d’autres ont été arrêtés et renvoyés en détention Continuer la lecture de « Italie : Révoltes suite à la mort d’un détenu au centre de rétention de Turin (+ quelques infos sur les luttes à l’intérieur) »

Italie : Tommy est sorti de prison

Tommy est sorti de prison !!!!!!
Mercredi 10 juillet, la demande de libération de Tommy a été acceptée !
Maintenant, après 96 jours de prison infâme, il est assigné à résidence avec toutes les restrictions*… nous espérons pouvoir le voir bientôt parcourir les rues de ce monde de merde !
TOMMY LIBERO !!!!!
TUTT* LIBER* !!!!!!

Depuis csakavarna.org

* Généralement, interdiction de voir du monde, de communiquer avec l’extérieur (téléphone, courrier, internet) entre autres.

Italie : Un après-midi agité à Crémone

Grèce : Le compagnon Nikos Romanos libéré après six ans de prison

Nikos Romanos a été libéré aujourd’hui, 11/7/19, de la prison de Korydallos après avoir purgé sa peine.

Le compagnon a été arrêté en février 2013, avec trois autres compagnons, pour un double braquage à main armé, à la Banque agricole et à la Poste hellénique, à Kozani.

Depuis actforfree.nostate.net

Florence (Italie) : Dernières audiences du procès de l’opération « Panico »

Les audiences du 15 au 18 juillet 2019 sont confirmées, mais en l’absence d’un des juges, la sentence, prévue pour le 22 juillet, pourrait être reportée, à priori d’une semaine maximum.

Il a été demandé à Giova, Paska et Ghespe de se rendre aux audiences par leurs propres moyens, donc sans escorte. Il a également été demandé pour Paska, le transfert temporaire de son assignation à résidence, dans une maison près de Florence.

En ce qui concerne la présence au tribunal, Paska devrait donc être présent à toutes les audiences. Giova et Ghespe ne viendront certainement pas à l’audience du 15, mais pour les suivantes, ils n’ont pas encore décidé.

Nous rappelons que les audiences seront les :
15 juillet – Dépôt de la digos sur la dernière partie des interceptions environnementales.
16 juillet – Réquisitions du procureur et parties civiles.
17 et 18 juillet – Plaidoiries de la défense.
22 ( ?) Juillet – Lecture de la sentence.

Toutes débuterons à 9h00, dans la salle 28 (sous-sol) du palais de justice de Novoli (Florence).

Note : Au cours du mois de juin 2019, les trois anarchistes incarcérés, Paska, Giovanni et Salvatore (Ghespe) ont été transférés des prisons de Viterbe et Sollicciano (Florence) et assignés à résidence.

Depuis panicoanarchico.noblogs.org


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Comment en sortir ?

Depuis le premier jour où ils se rassemblèrent en tribus jusqu’à nos jours, qu’ils s’unissent ou divisent en nations, les individus ont enduré et supporté toutes les formes d’oppression, ils se sont soumis à tous les systèmes d’esclavage, ont subi tous les tyrans, ils ont courbé l’échine sous le joug de toutes les lois. Quand une tyrannie était trop lourde, ils l’ont remplacée – c’est vrai – par une autre ; mais même quand ils ont juré de se battre et de mourir pour la liberté, tout leur souffle en vérité a été consumé pour changer de dominants.

Qu’ont-ils obtenu ? La perpétuation de la souffrance, de la misère, de tout tourment, de toute angoisse.

Passant d’un maître à l’autre, d’un système d’exploitation à un autre, les individus sont toujours restés les pauvres qui vendent leurs propres efforts à une entreprise, à une société, ou bien à l’État, recevant pour compensation le strict minimum nécessaire, forcés de mourir de faim en produisant à nouveau, pour ceux qui spéculent sur leur travail, ce qui se traduit par la dépréciation des biens produits. Les citoyens, confiant à un patriarche, à un chef, à un conseil, à des délégués, à un dictateur, la faculté de réglementer la vie dite civile dans son ensemble, sont toujours restés les sujets dont les mouvements et les pensées sont contrôlés et auxquels tout les traitements peuvent être imposées, y compris celui du sang. Continuer la lecture de « Comment en sortir ? »

FOIRE DU LIVRE ANARCHISTE – Marseille, 21-22 septembre 2019

Toujours là

Toujours là. À se lancer dans l’aventure sans brides de la pratique anarchiste, dans ce cyclone d’idées libres qui tend vers la tempête de l’action déréglée, du jeu sans prix à gagner, de la vie sans médiations. Toujours là. À l’écart et contre les idéologies promouvant des sujets politiques, contre les lunettes embuées du citoyennisme, contre l’imposition de la vie sécuritaire transformée en habitude et obéissance. Toujours là. Malgré les tentatives de récupération et d’anéantissement de l’idée de liberté. Malgré les réalismes, les moralismes et l’intégration de la logique du pouvoir par ses faux critiques, qui visent la réforme de la domination plutôt que sa destruction. Toujours là. À persister dans la recherche de sentiers pour tisser des complicités pour combattre l’offensive technologique en train de renouveler et d’approfondir la domination, pour s’atteler passionnément à la destruction de l’oppression et de l’exploitation, pour regarder au-delà des horizons de ce présent insipide. Toujours là. Même si les dépendances des prothèses technologiques cherchent à nous détourner de l’annihilation en cours de notre sensibilité et de notre imagination. Même si les rapports virtuels cherchent à nous dépouiller de la complicité et de l’humanité. Toujours là. À revendiquer avec amour et fierté les idées anarchistes, dans une époque où intégration et répression vont main dans la main, obscurcissant toujours plus les horizons de révolte. Deux jours pour se retrouver autour de l’anarchisme et de ses propositions, pour les discuter et les approfondir; autour des livres et de notre presse, témoins de notre patrimoine révolutionnaire, et autour des nouvelles étincelles de papier, prêtes à incendier ce présent tiraillé entre la résignation profonde et la rage occasionnelle. Deux jours et une foire du livre anarchiste, libre de compromis commerciaux et institutionnels. Deux jours trempés d’idées en liberté, loin des anciens et des nouveaux bergers des masses, loin des anciens et des nouveaux suiveurs de troupeaux. Car tout est toujours possible pour celui qui, entre la tension individuelle et la transformation sociale, se sent un individu en lutte réussissant à fusionner les idées et la pratique.

Programme :

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L’Aquila (Italie) : Un coup de dés – Communiqué de fin de grève de la faim

Un poète a écrit que la vie est un jeu de dés contre le destin, nous savons que les anarchistes aiment jouer. Nous avons conclu un premier match. Un mois pour tâter le terrain et sentir les limites de la cage, un mois de grève de la faim pour faire comprendre que nous sommes un matériel difficile à mettre en boite.

Au trentième jour, nous la suspendons, avec l’intention de revenir avec plus de force. Le premier bilan positif se trouve dans la solidarité vivante, spontanée, et immédiate à l’intérieur et à l’extérieur des prisons, qui a soulevé le problème de manière claire et forte.

De l’intérieur : Marco et Alfredo en AS2 [haute surveillance, ndt] à Alessandria et Ferrare ont fait un mois de grève également, auquel s’est ajoutée Natascia à son arrivée à Rebibbia et avec qui nous avons continué une fois arrivée ici, puis d’autres compagnons, Stecco, Ghespe, Giovanni, Madda, Paska et Leo.

De tout près : nous avons entendu les battitures [le battage des barreaux, ndt]  dans sections 41bis hommes et femmes de L’Aquila, musique qui brise le silence de cette forteresse de montagne et à laquelle nous avons répondu et nous continuerons à répondre tant quelles dureront en solidarité avec celles et ceux qui subissent depuis années dans leur propre chair ce régime infâme.

De l’extérieur : des actions directes, des incursions informatives, des actes  de désordres à travers l’Italie et dans le monde ont agi comme un mégaphone pour quelque chose qui n’est pas un jeu : différenciation carcérale, circuits punitifs, affinement des stratégies répressives, sur un plan anti-anarchiste mais pas seulement. Il n’y a rien que nous ne savions pas et on garde conscience qu’à l’intérieur et à l’extérieur les étincelles prêtes à se propager sont partout, cela nous donne force et détermination.

Ce n’est qu’un début qui, nous espérons que cela ai permis d’introduire de la confiance dans le potentiel et la force que nous portons avec nous, dedans comme dehors

L’Aquila, 28 juin 2019
Silvia, Natascia, Anna

Depuis roundrobin.info


Italie (et ailleurs) : Chronologie non-exhaustive des actions en solidarité

(Italie)

Résultat de recherche d'images pour "fumée"Gênes, 25/06/2019 – Une antenne-relais a été incendié en solidarité.

Antenne relai sabotée par le feu.
Solidarité avec tous les prisonniers anarchistes.
Fermer l’AS2 de L’Aquila !
Pour la liberté !
Pour l’anarchie !

Rome, 12/06/2019 – Incendie des pneus d’un camion-antenne relais en solidarité avec Anna et Silvia et les prisonniers anarchistes en grève de la faim. Pour la fermeture de la section AS2 de L’Aquila

Bardonecchia, 20/06/2019 – Une voiture des carabiniers a été endommagée à Bardonecchia, en solidarité à Anna et Silvia, et pour la fermeture de la section AS2 de la prison.

Clavière, 20/06/2019 – Le terrain de golf international entre Montegenèvre et Clavière, propriété du groupe Lavazza, a été endommagé avec de la peinture et du désherbant. En solidarité à Anna, Silvia, et à tout-es les détenu-es, qu’elles soient enfermé-es dans une prison ou dans un centre de rétention, ainsi qu’aux autres luttes du territoire.

L’Aquila, 17/06/2019 – Un groupe de personnes solidaires avec Anna, Silvia, Giova Stecco, Leo, Alfredo, Marco et Ghespe en grève de la faim est monté sur une grue haute de 60 mètres, en Piazza del Duomo, à L’Aquila. Dans le même temps, un autre groupe a occupé la mairie.

Bologne, 17/06/2019 – Un groupe de personnes solidaires a occupé la tour Asinelli à Bologne et a exposé une banderole en solidarité avec les anarchistes en grève de la faim en prison, contre la section AS2 de L’Aquila. Un rassemblement solidaire a également eu lieu avec des prises de parole et la circulation a été bloquée. Continuer la lecture de « L’Aquila (Italie) : Un coup de dés – Communiqué de fin de grève de la faim »

Déclinaison magnétique

Résultat de recherche d'images pour "bateau à rame noir et blanc"Quiconque sait se servir d’un bateau à rames, quiconque a une fois tiré ne serait-ce qu’un coup de feu, n’importe quel écolier qu’on embête avec le parallélogramme des forces sait que gérer plus d’une seule variable est une affaire délicate. Le rameur doit compenser le courant et le vent, le tireur doit viser devant, calculer la dérive, le poids du projectile et les déplacements de sa cible. S’il tire droit sur elle, il la manquera et touchera quelque chose qu’il ne visait pas.

Dans tous les phénomènes sociaux, le nombre des variables est considérablement plus élevé. C’est pourquoi le calcul bien connu de n’importe quel conseiller municipal, chargé d’affaires ou petit avocat exige du coup d’œil, de l’entraînement et une faculté d’appréciation. Plus les forces contraires sont puissantes par rapport aux vôtres, plus la difficulté s’accroît.

Les mouvements qui visent un changement révolutionnaire dans les pays capitalistes sont seuls à ignorer cela. Avec une belle innocence, ils marquent leur objectif et foncent droit dessus. Mais généralement leur adversaire n’est déjà plus là où ils le voient. C’est pourquoi les actions politiques atteignent rarement ce qu’elles souhaitaient. Plus souvent, elles obtiennent le contraire. Et l’idéologie est ce qui les en prémunit le moins.

L’opposition extraparlementaire et ses prolongements ont aidé la social-démocratie qu’ils entendaient combattre à remporter la victoire en Allemagne. Les marxistes-léninistes, par leur agitation, ont attiré l’attention des syndicats sur leurs erreurs les plus dangereuses dans le déroulement de la production. Les cellules rouges, dans les universités, ont fait avancer les réformes structurelles depuis longtemps nécessaires. Les jardins d’enfants révolutionnaires ont expérimenté de formes nouvelles dont les pédagogues ne voulaient pas entendre parler. L’opposition au système est de cette façon devenue le simple relais de la modernisation. Elle a ainsi fait avancer le processus d’adaptation de la société capitaliste de façon plus décisive que les défenseurs de celle-ci.

La gauche militante a réagi à cela en se radicalisant davantage. À long terme, elle a ainsi aidé le régime qu’elle croyait combattre à s’adapter de mieux en mieux aux données de la mondialisation.

L’aveuglement face aux plus simples règles de base de la mécanique politique traduit, tout comme la foi superstitieuse en des doctrines idéologiques, le caractère quasi religieux d’un mouvement auquel on peut trouver plus d’un parallèle dans le premier socialisme du XIXe siècle.

Extrait de “Tumulte” – Hans Magnus Enzensberger

Juré craché

Lorsque les jurés condamnent, ils ne savent pas qu’ils se condamnent eux-même en perspective.

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J’aurai bien voulu arriver dans le box des assises avec un costume décent mais ma garde-robe ne savait pas compter jusqu’à trente et un. C’est avec ma panoplie d’enfant sage, trouée par l’arrestation et recousue à la diable, que je posai mon cul sur le banc d’infamie. J’avais trois jours de procès, trois jours assis sur le bois à furoncle.

En vieux routier, la salle d’assises ne m’impressionna pas le moins du monde et, l’œil à niveaux de visage, je me tournai vers les quarante-cinq jurés dont neufs devant apprendre à me haïr sans le montrer.

Les jurés sont une espèce très étrange à observer. Au début, ne se connaissant pas, ils se jettent des regards de chat électriques. Puis ils se détendent au fil des jours et on peut les voir se faire des signes d’intelligence. Grâce à moi, ils deviennent amis dans le partage d’un secret qui les unira sur ma tombe à vif. Ils devraient s’offrir des petits cafés les uns aux autres et, rigolant, boire à ma santé un petit verre de rhum. Les moutons tiennent un loup et, sous leur laine, des estomacs dentés.

Le président commença à tirer les heureux gagnants. La tombola leur donnait des sueurs timides. L’un après l’autre, humble et soumis, ils passaient entre la défense et l’accusation et, le dos voûté, attendant la terrible condamnation d’un : « RÉ-CU-SÉ ! »

Ces affreux se sentaient coupables, peut-être de leurs sourires hypocrites, en franchissant le couloir du jugement.

L’épreuve passée, ils se rengorgeaient, se soûlaient et toutes leurs attitudes promettaient la vengeance pour avoir eu si peur d’être rejetés dans leur quotidien. On allait en faire des adieux… Ils étaient avides de génuflexions pour me mettre à genoux, mains jointes ; ils allaient être déçus. Installés de part et d’autre du président et de ses assesseurs, ils me condamnaient d’avance avec leurs yeux d’imbéciles sévères.

Les femmes avaient sorti leur robe à fleur de dimanche de kermesse. Elles fleuraient l’âcre parfum en solde, les litres sous plastique griffés Monoprix. Les hommes avaient passé leur plus beau costume, bien noir, celui des enterrements et des mariages.

Ces hommes et ces femmes ressemblaient à tout sauf à des êtres humains libres.

Quand bien même l’un d’entre eux l’eût été, je ne l’aurais pas remarqué ni reconnu pour la bonne raison que je n’avais aucune référence pour distinguer un esclave d’un affranchi, un affranchi d’un homme libre : de toute ma vie, je n’en avais jamais rencontré un.

Hafed Benotman

Les forcenés, 1993

Athènes (Grèce) : Informations sur la sentence du cinquième procès contre Lutte Révolutionnaire

La condamnation concerne la tentative d’évasion du 21 février 2016 de Pola Roupa (cette dernière, alors en clandestinité et recherchée, a tenté de faire évader Nikos Maziotis de la prison de Korydallos en détournant un hélicoptère), des expropriations de banques (une en Pirée à l’hôpital « Sotiria » et une à la banque nationale Malesina) et la détention d’armes et de matériel explosif.

L’actuelle condamnation du cinquième procès contre Lutte révolutionnaire s’inscrit parfaitement dans la ligne du bureau du procureur. Les membres de Lutte Révolutionnaire Pola Roupa et Nikos Maziotis ont été condamnés pour l’ensemble des faits (tentative de prise de possession de l’hélico, enlèvement, menaces et violences contre le pilote, interruption du transport aérien, expropriation de plusieurs banques, possession d’armes et explosifs, falsification de documents, etc). respectivement à 120 ans, plus 65 ans (pour Pola Roupa), et 37 ans d’emprisonnement, plus 24 ans (pour Nikos Maziotis), avec l’accusation d' »incitation » à la tentative d’évasion. Continuer la lecture de « Athènes (Grèce) : Informations sur la sentence du cinquième procès contre Lutte Révolutionnaire »

Italie : Des nouvelles depuis la prison d’Alessandria

29 juin. Au parloir avec Marco, ce matin, on apprend qu’il a décidé de mettre fin à sa grève de la faim, puisque les compagnonnes qui l’avaient commencée, dans la taule de L’Aquila, ont arrêté. Aujourd’hui il prendra les repas de la prison.

Giuseppe, transféré depuis peu dans la même section, a commencé hier une grève de la faim, afin qu’on lui enlève l’isolement. Il continuera à refuser la nourriture jusqu’à lundi. Ensuite il va attendre une semaine, avant de voir comment recommencer sa protestation, si rien n’a changé.

Traduit par attaque.noblogs.org depuis roundrobin.info

Italie : Depuis le royaume de L’Aquila – Mises à jour sur la grève de la faim

Aujourd’hui, 28 juin 2019, les trois compagnonnes anarchistes enfermées dans la section A.S.2 de la prison de L’Aquila, ont mis fin à la grève de la faim entamée par Silvia et Anna, le 29 mai dernier, en le communiquant de manière officielle à l’Institution pénitentiaire.

Elles ont également rédigé une déclaration de fin de grève qu’elles ont envoyée par la poste à certaines réalités du mouvement. Continuer la lecture de « Italie : Depuis le royaume de L’Aquila – Mises à jour sur la grève de la faim »

Incendie au centre de rétention du Mesnil-Amelot !

Les révoltes dans les centres de rétentions continuent ! Il y a plusieurs semaines les prisons pour étrangè.r.e.s de Oissel puis de Rennes étaient en partit détruit par des révoltes de prisonniers. En fin de semaine dernière c’est au CRA 2 du Mesnil Amelot qu’une autre révolte a eu lieu. Résultat: tout le batiment 9 du CRA2 à brûlé.

Samedi dernier, dans plusieurs villes en france (Sète, Marseille, Rennes, Toulouse et Paris) avaient lieu plusieurs rassemblement contre les centres de rétentions et en soutien aux prisonniers de Rennes incarcérés, accusés d’avoir été à l’origine de l’incendie qui a détruit la moitié du centre.

Depuis la préfecture s’active pour mettre en place la répression: déportation violente le lendemain matin de l’incendie, transferts dans d’autres centres de rétentions, GAV, menace de procès.

La suite ici :

Incendie au centre de rétention du Mesnil-Amelot !

Nantes : récit d’un contrôle CAF

En résumé, si vous utilisez Tor pour votre déclaration trimestrielle ou que vous la faite depuis l’étranger, vous risquez un contrôle CAF. J’ai pris un peu de temps pour vous raconter le mien.

Je suis bénéficiaire du RSA depuis pas mal d’année.
Dernièrement, j’ai été convoqué à la CAF de Nantes pour un contrôle. Apparemment, une contrôleuse de la CAF m’a pris en chasse. C’est vraiment l’impression que j’ai eu, une impression de prédation. Les contrôleuses/eurs de la CAF font la « chasse aux fraudeuses/eurs ». Leur métier me semble être de radier le plus de bénéficiaires possibles. D’abords repérer une proie potentielle, ensuite l’acculer, et enfin chercher une bonne raison de lui enlever ses droits.

J’ai reçu un courrier qui m’indiquait le jour et l’heure de la convocation. Je n’étais pas disponible ce jour la. J’ai appelé plusieurs fois pour décaler le RDV. J’ai laisser un message et quelques jours après avoir raté le premier RDV, j’ai reçu par la poste une nouvelle convocation, une nouvelle fois un jour ou je n’étais pas dispo.

Je trouve important de signifier aux contrôleuses/eurs de la CAF qu’on n’est pas a leur disposition et qu’il ne leur suffit pas de siffler pour nous voir accourir. J’ai donc rappelé et nous avons convenus d’un nouveau RDV. J’aime bien me dire que la contrôleuse n’a pas eu le temps de convoquer quelqu’un/e d’autre au moment ou j’ai reporté le RDV et que ça a fait baisser son nombre de RDV.

Bon, un moment, le jour du contrôle est quand même arrivé. La contrôleuse m’a averti que le contrôle avait lieu parce que j’ai validé ma déclaration trimestrielle en ligne avec une adresse IP localisée en Allemagne alors que je suis sensé résider en France. Je lui ai dit que j’utilise le proxy Tor et que même si je paraissais être en Allemagne, j’étais pourtant en France. Continuer la lecture de « Nantes : récit d’un contrôle CAF »

Bari (Italie) : Arrestations après la révolte d’avril au centre de détention et protestations individuelles

Le 28 juin, nous apprenons des médias l’arrestation de sept personnes tenues responsables du soulèvement, de l’incendie et de la tentative d’évasion qui ont eu lieu dans la nuit du 27 avril 2019 au CPR (Centre de Séjour et de Rapatriement, soit le CRA, ndt) de Bari Palese. Sur les 7 personnes arrêtées, trois ont été retrouvées dans le même centre de rétention à Bari, où elles étaient toujours en détenues, et quatre ont été capturées à Tarente, Milan, Udine et La Spezia. Pour 4 autres personnes, mises en examen en même temps que les 7 pour « complicité de dévastation », les recherches sont toujours en cours. Selon les accusations, dans la nuit du 27 avril, « une vingtaine d’hôtes (!) ont d’abord incendié des matelas et du matériel cellulosique placés près des portes d’entrée dans les salles de détente des modules 6 et 7, puis mis le feu à d’autres matériaux empilés dans le hall central du module 1 et enfin brûlé plusieurs matelas du module 3, le détruisant complètement et le rendant inutilisable. Les enquêteurs prétendent avoir utilisé, pour l’identification des responsables de la révolte, à la fois les images des caméras de surveillance et les « témoignages importants du personnel de la coopérative chargé des services et de l’assistance au sein du Centre. »

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Italie : Mise à jour sur les prisonniers en grève de la faim (MAJ)

Hier, le 24/06/2019, le prisonnier anarchiste Alfredo Cospito, en grève de la faim à la prison de Ferrare, depuis le 29 mai en solidarité avec ses compagnonnes Anna et Silvia, a mis fin à la grève.

Et toujours hier, 24/06/2019, on apprend qu’on ont été reconfirmés les mesures préventives de Robert et Giuseppe [également incarcérés sous le régime du 41bis (voir plus bas), dans le cadre de l’opération Prometeo, ndt], et qu’ils ont été respectivement transférés à la prison de Terni et d’Alexandrie.

D’autres mises à jour suivront.

Depuis anarhija.info Continuer la lecture de « Italie : Mise à jour sur les prisonniers en grève de la faim (MAJ) »

Je ne veux pas m’adapter

Résultat de recherche d'images pour "folie noir et blanc"Je ne veux pas m’adapter

Les psys sont des professionnels qui gagnent de l’argent pour nous faire accepter les contraintes de la société.

Le psychiatre m’a «diagnostiqué» et m’a «administré» des médicaments pour soigner ma «pathologie mentale». En fait, il m’a collé une étiquette psychiatrique pour s’attribuer le pouvoir de gérer mon inadaptation, m’a filé des médocs pour contrôler chimiquement mes émotions, et lorsqu’il a estimé que je n’étais pas réinsérable ou que je risquais de troubler l’ordre public, il m’a tenue enfermée à l’HP en me faisant subir humiliations et tortures.

Le psychologue m’a dit vouloir simplement «être là», et «m’aider par la parole». En fait, j’ai eu le droit à sa compassion feinte par obligation professionnelle et à sa bien-pensance de bourgeois de gauche.

Le psychanalyste m’a proposé de m’aider «à faire émerger mon désir inconscient», comme si mon désir avait des chances d’émerger sans faire trop de vagues dans le monde actuel. En fait, il ne remet pas fondamentalement en question les structures oppressives telles que le patriarcat ou l’argent. Arriver à son niveau de résignation «suffisamment bonne», c’est la plus haute idée de la liberté qu’il se fait.

Cette société m’écrase depuis la naissance du poids de toutes ses normes mortifères. Comment veux-tu que ces techniques psys, qui cherchent toutes à leur façon à me faire accepter le monde tel qu’il est, puissent m’être d’une quelconque aide? En me faisant croire que la seule solution à mon malaise est dans un certain degré de soumission à l’ordre établi, ces professionnels ne font qu’augmenter mon désespoir. Et non seulement ils ne m’aident pas, mais en plus, ils tirent argent, prestige, bonne conscience et pouvoir de leur participation active et insidieuse au contrôle de toute la population. Continuer la lecture de « Je ne veux pas m’adapter »

Hamilton (Canada) : Cedar à nouveau incarcéré-e, et en grève de la faim

[MAJ Cedar a depuis été libéré-e]

Le 15 juin dernier se tenait la Pride d’Hamilton, dans le territoire contrôlé par l’Etat canadien. La déambulation a été attaquée par des nationalistes et des homophobes (un site parle aussi de Gilets Jaunes), tabassant notamment une personne avec un casque. La police a regardé, mais malheureusement pour tout ce beau monde, un groupe de queers a contre attaqué et a riposté par la force. La mairie a soutenu la police, qui a tranquillement accompagné les nationalistes et autres réacs à sortir du parc où se tenait la déambulation, et Le Pride Committee s’est fenu d’un communiqué attribuant cette victoire à la coopération avec les flics. Tout allait bien dans le meilleur des mondes progressistes.

Samedi dernier (22 juin), Cedar a été une nouvelle fois arrêté-e (après l’affaire de l’émeute de Locke Street), accusé-e d’avoir violé les termes de sa liberté conditionnelle, d’avoir été présent-e à la manif et de s’être battu avec les homophobes. Le soir même, une centaine de personnes se sont rassemblées devant le comico, qui a été harcelé par téléphone toute la nuit pour exiger la libération de Cedar. Continuer la lecture de « Hamilton (Canada) : Cedar à nouveau incarcéré-e, et en grève de la faim »

Publication : Stepniak LA RUSSIE SOUTERRAINE – Esquisses du mouvement révolutionnaire russe (1860-1880)

Un nouveau livre qui vient de sortir chez Tumult. On peut les trouver dans les points de distribution (une liste sur tumult.noblogs.org) ou les commander par mail (tumult_anarchie@riseup.net).

Stepniak
LA RUSSIE SOUTERRAINE – Esquisses du mouvement révolutionnaire russe
(1860-1880)

Le révolutionnaire russe Sergueï Kravtchinski, Stepniak, avait un objectif clair à l’esprit en publiant en 1892 le livre « La Russie souterraine ». Il voulait faire parvenir au monde une esquisse intime du combat acharné que les révolutionnaires russes étaient en train de mener contre le régime du tsar et du capital.

Dans ce livre, Stepniak aborde les idées portées au sein du mouvement révolutionnaire russe de l’époque en dressant des portraits de ses compagnonnes et compagnons et en racontant certaines épisodes qui caractérisaient leur lutte clandestine comme des évasions, des réseaux de soutien et de solidarité, des attentats à l’explosif et des assassinats visant les responsables du régime. À travers son implication directe dans ce mouvement et sa vaste connaissance du combat, il jette une lumière radieuse sur les motivations et les activités des nihilistes et des social-révolutionnaires russes. En même temps, le livre ne manque pas de soulever des questionnements qui intéresseront encore aujourd’hui tout individu dont le cœur palpite au rythme de la lutte contre l’oppression et l’exploitation.

« Le révolutionnaire s’est juré d’être libre. Il le sera au défi de tout. »

258 pages – 8 euros

Paris : procès en appel de la lutte contre la machine à expulser

Le 25 juin 2019 à Paris devant la Cour d’appel se tiendra un nouveau procès de la lutte contre la machine à expulser, suite aux visites inamicales dans les agences Air France et SNCF de mars 2010, quelques heures après la condamnation à des années de taule de dix sans-papiers accusés de l’incendie du centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes.

Le 22 juin 2018 en première instance, les juges ont distribué pour les dégradations et le refus de donner ses empreintes et son ADN, à trois compagnons et camarades, des peines de 4 mois ferme, 3 mois ferme et 2 mois ferme, plus des amendes de 1000 euros chacun. Quant aux quatre autres accusé.e.s uniquement des refus de signalétique et de prélèvement biologique, trois ont pris 1 mois de sursis plus 500 euros d’amende, la quatrième ayant pris 60 jours amende à 10 euros, plus 500 euros d’amende.

De 2006 à 2011, une lutte contre la machine à expulser a touché des centaines d’objectifs de manière variée, avec le feu comme avec le marteau ou l’acide, sans compter les balades sauvages et les discussions publiques, ou les idées (affiches, banderoles, tags, tracts) directement adressées à la rue au-delà de tout rapport virtuel. Une lutte sans sujet ni centre politique, qui proposait à chacun l’auto-organisation sans médiation et l’action directe diffuse à partir d’un angle particulier, la machine à expulser, une lutte au nom de la « liberté pour tous et toutes, avec ou sans papiers ».

Continuer la lecture de « Paris : procès en appel de la lutte contre la machine à expulser »

Op. Prometeo (Italie) : Natasha est transférée à la prison de L’Aquila et entre elle aussi en grève de la faim

Loups, Famille, PackLa compagnonne anarchiste Natascia Savio, arrêtée le 21 mai 2019 dans le cadre de l’opération « Prometeo » (avec Giuseppe et Robert), a été transférée de la prison pour femmes Rebibbia à Rome à la prison de L’Aquila, dans la même section (AS2) où sont détenues Anna Beniamino et Silvia Ruggeri, en grève de la faim depuis le 29 mai.

Toujours durant le mois de juin, elle a été transférée de la prison de Gradignan, près de Bordeaux (France), à Roma Rebibbia, où elle a été emprisonnée pendant quelques jours et où elle a commencé une grève de la faim en solidarité avec Anna et Silvia. Le 20 juin, on a appris qu’elle avait été transférée à L’Aquila, la compagnonne se retrouve donc actuellement détenue dans les mêmes conditions et restrictions que celles imposées à Anna et Silvia.

Solidarité avec Anna, Silvia, Alfredo, Marco et Natascia en grève de la faim !

Ci-dessous son adresse :

Natasha Savio
C. C. de L’Aquila
via Amiternina 3
Localité de Costarelle di Preturo
67100 L’Aquila

Depuis insuscettibilediravvedimento.noblogs.org


Uta (Italie): Maddalena aussi a fait une grève de la faim

Extraits d’une lettre de Maddalena, datée du 8 juin, depuis la prison de Uta (la lettre est arrivée le 14 juin à la Cassa Antirepressione delle Alpi occidentali):

“Moi aussi j’envoie une accolade à Anna et Silvia, en faisant une grève de la faim pendant les journées du 10, 11 et 12 juin, en solidarité avec leur protestation contre les conditions de détention auxquelles elles sont soumises.
Contre les régimes différenciés et toute forme d’isolement!
Une accolade de cœur à tous les rebelles de partout, avec ceux qui essayent de garder leur dignité et ceux qui se battent pour la vraie liberté!
Une salutation à tou.te.s les compas!
Une accolade pour la liberté!
Madda”.

traduit de roundrobin.info par attaque.noblogs.org

Op. Panico (Italie) : Ghespe assigné à résidence

Le 21 juin 2019, après près de 2 ans de détention préventive, la demande d’assignation à résidence de Ghespe a été acceptée, avec toutes les restrictions, mais avec la possibilité d’une entrevue d’une heure trois fois par semaine pour lui apporter des courses.

Il envoie un forte accolade à tout le monde!

Depuis anarhija.info

Grèce : Mises à jour au 19.06.19, pour les compagnons anarchistes K. Sakkas et G. Dimitrakis (MAJ)

Le ministère de la Justice, en bonne coopération avec l’anti-terrorisme, s’engage dans une forte guerre psychologique contre nos compagnons.
Aujourd’hui, les compagnons K. Sakkas et G. Dimitrakis ont été transférés du quartier général de la police aux prisons de Nigrita Serres et de Komotini (Grèce du Nord) respectivement, qui sont situées à plusieurs kilomètres de leur lieu de résidence, rendant ainsi encore plus difficiles les contacts avec leurs proches et leurs visiteurs.

De plus, à son arrivée à Komotini (à midi), le compagnon Giannis Dimitrakis est placé dans la cellule d’isolement de la prison, d’abord sans aucune justification, alors lui et son avocat ont reçu plus tard l' »explication » que la prison est pleine de prisonniers et qu’il n’y a plus de place dans l’aile !

Le compagnon a déclaré qu’il ne passerait pas la nuit dans la cellule de punition et que pour le forcer à le faire, ils devraient user de violence contre lui.

Pour notre part, nous ne resterons pas les bras croisés dans l’attente que la direction des prisons de Komotini fasse ce qui s’impose.

TRANSFERT IMMÉDIAT DU COMPAGNON DE L’ISOLEMENT À UNE AILE DE CELLULES NORMALES

PERSONNE LAISSÉ SEUL ENTRE LES MAINS DE L’ÉTAT

LA SOLIDARITÉ EST NOTRE ARME !

Depuis actforfree.nostate.net Continuer la lecture de « Grèce : Mises à jour au 19.06.19, pour les compagnons anarchistes K. Sakkas et G. Dimitrakis (MAJ) »

Espagne : Une lettre de Lisa en solidarité avec les compagnon.nes en grève de la faim en Italie

Chers compagnon.nes,

Résultat de recherche d'images pour "loup blanc noir et blanc"Je tiens à envoyer un salut fort de solidarité et de rébellion aux compagnon.nes anarchistes incarcéré.e.s, actuellement en grève de la faim dans les prisons italiennes, ainsi qu’à tou.tes celles/ceux qui sont poursuivi.e.s et solidaires dans la rue.

La nécessité de lutter contre les prisons, l’isolement et toutes les mesures de sécurité de plus en plus avancées qui s’appliquent à tous les détenus et surtout à celles/ceux qui luttent, supposé.e.s conflictuel.les ou dangereux.ses ou socialement inadapté.e.s, est évidente.

Le contrôle (social, physique et psychologique), ainsi que la punition et l’isolement, sont les piliers fondamentaux du système carcéral, ici et dans le monde entier. Les règles du pouvoir sont très simples, et quiconque les enfreint, que ce soit dans la rue ou en prison, sera puni.e et isolé.e d’un environnement plus social et tranquille…. enfermé.e.s en prison même dans des modules d’isolement qui ne sont rien d’autre que de la prison à l’intérieur de la prison. Parfois ce sont des modules isolés qui n’ont aucun contact avec les modules normaux ; et dans d’autres endroits ce sont des cellules punitives dans le même module, où les détenus peuvent interagir, être solidaires, communiquer, mais aussi menacer, ignorer ou stigmatiser ceux/celles qui sont réprimé.e.s.

Dans l’État espagnol, il existe le système FIES (fichier interne de suivi spécial), un système qui contrôle, enregistre et conditionne les prisonnièr.es politiques ou conflictuel.les. Le module FIES III est conçu pour les détenus des bandes armés, initialement pensé pour l’ETA et d’autres bandes organisées, mais qui inclut également les anarchistes condamnés, accusés ou faisant l’objet d’enquêtes pour terrorisme. Continuer la lecture de « Espagne : Une lettre de Lisa en solidarité avec les compagnon.nes en grève de la faim en Italie »

Un film

Le 5 mars 1998, trois anarchistes accusés d’avoir saboté les chantiers du TAV en Val de Susa sont arrêtés à Turin.
Le 28 mars 1998, l’un d’eux, Edoardo Massari, dit Baleno, est retrouvé pendu à la prison de Turin.
Le 11 juillet 1998, sa compagne Maria Soledad Rosas dira elle aussi adieu à cette existence, alors qu’elle se trouve assignée à résidence.
En 2003, Amor y Anarquia, est diffusé en Argentine, le roman que l’écrivain Martin Caparròs a tiré de la mort tragique de Sole et Baleno. Pour la rédaction du livre, qui n’hésite pas à s’attarder morbidement sur les détails les plus intimes de la courte vie de l’anarchiste argentine morte en Italie, le vautour argentin a profité de la collaboration de quelques chacals (encore) présents chez les anarchistes de Turin.
Le 22 novembre 2015, Mauricio Macri est élu 57ème Président de l’Argentine. Il a été marié plusieurs fois et a des enfants. Sa fille aînée, dont le prénom est Agustina, après des études de sociologie se consacre au septième art.
Le 1er août 2017, l’anarchiste argentin Santiago Maldonado se volatilise dans la nature, à Cushamen. Ce jour-là, il a participé à des barrages routiers en solidarité avec la lutte des Mapuches, une population indigène qui se bat depuis des années après l’achat de ses terres par la famille Benetton (qui veut la libérer de l’inutile présence humaine pour la destiner uniquement à l’élevage de bétail lainier). La manifestation est dispersée par l’intervention énergique des forces de l’ordre, la gendarmerie nationale, sous les ordres directs du ministre de la Sécurité (lui-même sous le contrôle du président Macri). Certains témoins voient Santiago Maldonado entouré d’agents durant les charges. Son corps torturé sera retrouvé après 78 jours au fond d’un puits. Ce n’est pas le premier et ne sera pas le dernier des desaparecido [disparus, ndt] du pays sud-américain. Continuer la lecture de « Un film »

Prison de Ferrare (Italie) : Des nouvelles de la grève de la faim

Alfredo Cospito, en grève de la faim depuis le 29 mai, en solidarité avec ses compagnonnes Anna et Silvia, a maintenant perdu 15 kilos, mais dit qu’il va bien et qu’il a commencé à prendre du sucre.
Il réitère qu’il ne mettra pas fin à la grève tant que n’auront pas cessé ses deux compagnonnes dans la prison de L’Aquila.

En revanche, Stecco (Luca Dolce), également en grève de la faim depuis le 29 mai, l’a interrompu hier, le 17 juin, ayant perdu trop de kilos.

Tous les compagnons et compagnonnes demandent des nouvelles des autres prisonniers et prisonnières en grève de la faim.

Depuis anarhija.info

Nouvelle parution : Sabaté. Guérilla urbaine en Espagne (1945-1960) Antonio Telléz Solá

Un nouveau livre vient de paraître chez les éditions Tumult.

Antonio Telléz Solá

SABATÉ. GUERILLA URBAINE EN ESPAGNE (1945-1960)

Après que l’insurrection révolutionnaire de 1936 ait été étouffée dans une guerre civile, les troupes franquistes prennent possession de l’ensemble du territoire espagnol en 1939. Afin d’échapper à cette réaction meurtrière, de nombreux rebelles prennent le chemin de l’exil forcé ou de la clandestinité. Envers et contre tout, des groupes d’action et de guérilla décident alors de relancer la lutte subversive contre un ennemi implacable.

À travers le récit de la vie de Francisco Llopart Sabaté, un de ceux qui empoignera les armes pour tenter d’abattre le nouveau régime, c’est le portrait de toute une génération de combattants anarchistes qui est dressé ici. Sabaté fut de ces hommes et femmes qui mirent leurs vies en jeu au cours d’un long combat courageux contre la dictature de Franco, pour la liberté et la révolution sociale.

130 x 190 mm – Couverture sérigraphiée – 400 pages
10 euros
7 euros pour distros

Pour commander, il suffit de se mettre en contact via le mail
tumult_anarchie@riseup.net

D’autres livres sur:
tumult.noblogs.org

Pou(r)voir au “Peuple” ?

Comment ça le “Peuple”?

Le terme est issu du latin Oeuf, Marteau, Menacer, Violence, Peur, Intimider, HitPopulus, désignant l’ensemble des “citoyens” (des individus dotés de droits, et ayant le pouvoir de voter…). Il est également difficilement dissociable de la nation ou du territoire, c’est pourquoi il est très souvent suivi dans sa nomination par un territoire ou une nationalité d’appartenance : le Peuple français, grec, italien, etc… De manière sociologique, il est défini comme une foule, masse ou multitude, partageant des coutumes, institutions, valeurs et “cultures” communes ou une communauté d’intérêt.

Le Peuple a toujours été le cheval de bataille d’une certaine « gauche » nationaliste et souverainiste, ou des régimes populistes et dictatoriaux, allant de la Grèce des colonels qui prétendaient faire le ménage de la corruption et rendre le pouvoir au Peuple, à la présidence « sociale » de Chávez au Venezuela (dont les politiciens actuels de Le Pen à Mélenchon recyclent encore les discours véreux).

Tout ceci ne promet rien de bon.

Ces derniers temps, on voit aussi régulièrement réapparaître le terme “Peuple” (Maisons du Peuple, “Pouvoir au Peuple”) et son adjectif populaire (foot populaire, cantine populaire etc.). La révolte se voit souvent réduite à des initiatives soutenant des revendications matérielles qui correspondent à des besoins réels, mais dont la légitimité reposerait sur le fait qu’elles sont portées par le plus grand nombre. Le moyen devient alors une fin, et des discours engageants voire complaisants remplacent l’expression des aspirations et des perspectives de chacun-e. La mobilisation et la croissance quantitative de ces initiatives se retrouvent finalement mises au service de la négociation (qui participe au maintien de la paix sociale) mais elles contribuent rarement à développer des pratiques subversives, car un espace infecté par la Politique laisse en réalité peu d’espace pour la rencontre, et pour aller au delà d’un point de départ partiel. De la même manière, en invitant la “masse” du peuple à participer ou à critiquer la chose publique à travers différentes instances (projets participatifs ou assemblées populaires) où cohabitent des positions incompatibles, on vide les idées de leur contenu et de leur portée radicale, tout en renforçant la démocratie, où les contradictions sont balayées par la “force” de la majorité ; et pendant ce temps la machine continue de tourner.

C’est qui le “Peuple”?

Le mythe du Peuple fait ressurgir une rhétorique démagogique souvent teintée de nationalisme qui valorise les gens dits “ordinaires”, le “Peuple”, dépassant toutes les contradictions et individualités en leur sein. Cette politique de récupération des foules apporte quelques indices quant au terrain vers lequel cette dynamique se dirige. Laisser faire de telles acrobaties, c’est glisser toujours plus vers des mécanismes de racket politique, certes pas nouveau mais à mon sens toujours aussi nauséabonds. On cherche ainsi à unir le Peuple en tant que “Sujet politique” (aujourd’hui sujet révolutionnaire dernier cri) en lutte contre “ses élites”. On en appelle au Peuple, en référence aux dernières luttes des Gilets Jaunes où la rhétorique était très présente, abondamment alimentée par (l’extrême) droite comme (l’extrême) gauche, afin de jouer sur l’émotion collective pour leurs propres ambitions politiques.

Prendre la parole « au nom du Peuple » ou envers le Peuple implique la détermination d’un sujet politique, identifié par le rôle social qui lui est attribué. Or, reproduire des catégories plus ou moins fictives plutôt que de se référer à des individualités et à des aspirations propres, ne conduit à mon avis à rien d’autre qu’au maintien de l’existant. De cette manière, finalement, chacun-e reste reste à sa place (de militant, non militant, citoyen, politicien par exemple). Au lieu d’agir selon ses propres critères, on s’adapte à une situation existante, selon la tendance du moment. Continuer la lecture de « Pou(r)voir au “Peuple” ? »

| Une question énergique |

Aborder la question de l’énergie, ou plutôt des ressources énergétiques dont dépendent le bon fonctionnement de l’exploitation capitaliste et le pouvoir étatique, n’est pas facile. Surtout, précisons-le d’emblée, s’il ne s’agit pas de faire une énumération de données techniques sur telle ou telle source énergétique, d’énumérer les nuisances que provoque la voracité énergétique du système industriel, les ravages qu’elle implique au niveau environnemental. Ce que nous souhaitons proposer ici, est de tenter une analyse plus vaste, plus profonde, de ce que signifie l’énergie dans ce monde-ci. Que celle-ci demeure en partie lacunaire est difficilement évitable, mais l’objectif est d’arriver à une compréhension, à une appréhension générale de l’importance de cette question énergétique.

Partons d’un simple constat : depuis plusieurs décennies, avec l’imposition massive du nucléaire par l’État et la croissance exponentielle des besoins énergétiques de la production industrielle, de la guerre et du modèle sociétal de consommation de masse, de très nombreux conflits ont été liés aux ressources énergétiques, à la production et au transport d’énergie. D’un côté, on voit comment les États ont déclenché des guerres sanglantes pour conquérir certaines ressources, comme le pétrole ou les mines d’uranium, pour donner un exemple évident, ou s’en assurer l’approvisionnement continu. D’un autre côté, il y a aussi eu de nombreux conflits disons sociaux, tantôt plutôt écologiques, tantôt radicalement anti-capitalistes, tantôt de refus d’une ultérieure dévastation du territoire ou encore refus de l’imposition de certains rapports sociaux que ces projets impliquent : opposition à l’exploitation d’une mine, à la construction d’une centrale nucléaire, aux nuisances provoquées par une centrale électrique à charbon. La longue liste de luttes et de guerres nous donne déjà une idée de l’importance que revêt l’énergie, sa production et son contrôle.

Aujourd’hui, en ces temps où toute perspective révolutionnaire d’une transformation totale des rapports existants, d’une destruction de la domination, semblent avoir presque disparu, au moins dans les contrées européennes, il existe cependant pas mal de luttes et de conflits qui s’opposent aux infrastructures énergétiques. Que l’on pense à la gigantesque mine à ciel ouvert de lignite à Hambach en Allemagne, où la lutte contre son extension est ponctuée de sabotages divers et variés en-rayant le fonctionnement de la mine existante ; à la lutte contre la construction du gazoduc TAP qui se heurte à une opposition dans le sud de l’Italie ; aux luttes ici en France qui ont eu lieu contre la construction de nouvelles lignes à haute tension dans la Durance (pour augmenter la capacité d’exportation d’électricité nucléaire française) ou en Normandie (pour raccorder la nouvelle centrale nucléaire de Flamanville au réseau) ; sans oublier celles contre l’implantation de nouvelles éoliennes ou contre les permis d’exploration et d’exploitation du gaz de schiste… Certes, tous ces conflits ne relèvent pas toujours d’aspirations révolutionnaires, et on retrouve souvent en leur sein non seulement le citoyennisme, l’écologisme cogestionnaire, la recherche de dialogue (et donc de reconnaissance) avec les institutions, mais aussi une fâcheuse confusion – dans le meilleur des cas – voire d’opportunisme politique – dans le pire –, du côté des autoproclamés radicaux. A l’instar par exemple de ce que les comités invisibles et les stratèges populistes de service théorisent sous forme de stratégies de la composition, ce qui revient à réunir tout ce qui est incompatible sous la direction d’un haut commandement politique qu’ils cherchent à imposer, avec plus ou moins de succès. Mais n’entrons pas dans le vif de ce sujet qui a déjà été abordé ici.

[…]

La suite ici :

https://avisdetempetes.noblogs.org/files/2019/06/Avisdetempetes18.pdf

Camping et paillettes – Autour de la répression du 1er mai parisien (MAJ)

Ces derniers mois, la multiplication d’actes contre l’ordre existant a réchauffé autant le climat de guerre sociale que nos cœurs de révolté-e-s. Des sabotages d’infrastructures, des attaques de lieux ou de responsables du pouvoir, des émeutes et pillages dans les quartiers riches, des actions qui sont menées, de nuit comme de jour, seul-e-s ou à plusieurs.

Face à cet élan le pouvoir affûte ses armes. La volonté des puissants d’un retour à la normale fait travailler un peu plus législateurs, juges, flics, matons ou autres journalistes pour essayer d’éteindre le feu. Chaque nouvelle journée de manifestation est pour l’État et ses larbins le moment d’essayer de contenir et réprimer celles et ceux qui veulent continuer à se retrouver et à exprimer leur rage en prenant la rue.
Des « lois scélérates » de la fin du 19e siècle, dont est issue le délit d’ »association de malfaiteurs », aux lois contre les cagoules de 2019 en passant par celles anti-casseurs, lorsque la carotte de la démocratie et de la libre expression ne fonctionne plus, le pouvoir brandit le bâton contre celles et ceux qui agissent contre la bonne marche de ce monde. Mutilations, contrôles et arrestations préventives, mises au trou, sont le revers de la médaille du vote, de la délégation, du maintien de l’ordre. Continuer la lecture de « Camping et paillettes – Autour de la répression du 1er mai parisien (MAJ) »

Thessalonique (Grèce) : Au sujet des trois compagnons arrêté.e.s lors d’une expropriation

Mercredi 13 juin, trois de nos compagnons anarchistes ont été arrêté.e.s à Thessalonique, lors de l’expropriation d’un convoi de fonds qui était en train de remplir un distributeur de billets dans l’hôpital universitaire AHEPA.
Ils/elle ont été interpellé.e.s par les flics de l’unité anti-terrorisme, au moment d’entrer dans leur voiture pour quitter les lieux.
Les deux compagnons sont Giannis Dimitrakis et Kostas Sakkas, qui ont déjà payé le prix de leur choix politique de s’opposer aux autorités de ce monde : par le passé ils ont été dans le collimateur de la justice et ont purgé des peines de prison. La troisième compagnonne, Dimitra, est accusée de complicité dans l’expropriation. Continuer la lecture de « Thessalonique (Grèce) : Au sujet des trois compagnons arrêté.e.s lors d’une expropriation »

Un autre concept de force

Jeudi 20 juin – 19h30 – Discussion

Avec des milliers de personnes qui prennent à nouveau les rues de manière régulière pour exprimer un « non » hétérogène, ressurgit également – si elle avait jamais disparue – une idée quantitative de la lutte, c’est-à-dire l’idée d’appeler les exploités à se rassembler pour un affrontement frontal avec le pouvoir. Alors que dans un premier temps la grogne des gilets jaunes prenait aussi la forme d’une multiplication de blocages et d’attaques diffuses, on constate que la décentralisation s’efface petit à petit derrière le mot d’ordre écrasant des samedis émeutiers, dans une course éperdue à la croissance et au spectaculaire. L’imaginaire que beaucoup peuvent avoir de la révolution consiste précisément à « faire le nombre », un nombre contre un autre en quelque sorte, autrement dit à constituer une puissance égale et opposée à celle du pouvoir, en mesure de faire basculer le rapport de force.
Et si le pouvoir n’est pas un ennemi qui nous fait face ? Ni un quelconque Palais d’Hiver qu’il faudrait conquérir ? Et si, par contre, le pouvoir est un ensemble d’idées, de structures et d’individus, logiquement disséminés sur le territoire, qui entretiennent les rapports sociaux d’oppression et d’exploitation, est-ce que l’attaque frontale peut être une base pour la destruction de l’autorité ? Ou devons-nous commencer sur des bases différentes ?
Se ranger dans une perspective quantitative de la lutte révèle par avance quelle est la société pour laquelle on se bat. C’est pousser par la force des choses vers un mouvement qui se focalise plus qu’il ne s’étend, vers une position d’attente de moments de référence au lieu d’encourager l’initiative individuelle, vers le nivellement des différences dans une fausse unité plutôt que la participation sur ses propres bases, etc. Soi dit en passant, le vieux frontisme, ou la nouvelle convergence, poursuivent l’un comme l’autre la même illusion quantitative. À l’inverse, la diffusion des hostilités, l’action en petits groupes entre proches, la multiplicité et la variété des initiatives, sont des moyens différents de concevoir les rapports, qui préfigurent déjà un monde débarrassé de tout pouvoir. Cela n’est pas seulement un avantage du point de vue tactique, en n’offrant pas à l’ennemi de point unique contre lequel frapper, mais c’est décidément aussi plus cohérent avec les idées anarchistes.
Si l’on refuse d’enterrer le mouvement social dans un affrontement symétrique, impossible à tenir, avec l’État et ses flics, plutôt que de chercher à engranger la force numérique « indispensable », mieux vaut alors envisager quelles sont nos possibilités. Partons à la recherche d’un autre concept de force.

acratabxl.wordpress.com


Bibliothèque Anarchiste Acrata – 32 Rue de la Grande Île – 1000 Bruxelles

Opération Panico : Giova et Paska assignés à résidence

Nous apprenons que les compagnons anarchistes Giovanni et Paska, accusés (avec Ghespe) [compagnon toujours enfermé à la prison de Sollicitano, ndt] de l’attaque explosive contre la librairie fasciste « Il Bargello » le 01/01/2017 (un artificier de la police avait alors été gravement blessé), ont été assignés à résidence.

Depuis anarhija.info


Pour écrire à Ghespe : Salvatore Vespertino : N.C.P. Sollicciano, Via G. Minervini 2/R, 50142 Firenze (FI)

Italie : Mise à jour sur la grève de la faim d’Anna et Silvia

La directrice de la prison de L’Aquila est allée rencontrer les compagnonnes anarchistes en grève de la faim, Anna et Silvia, les informant qu’elle compte faire pression sur l’Administration Pénitentiaire afin qu’elles soient transférées.
On ne sait pas si il s’agit d’une tentative de les leurrer, mais c’est déjà quelque chose pour les deux compagnonnes.
Mercredi prochain elles devraient la rencontrer de nouveau.

Depuis anarhija.info

Opération Prometeo : Quelques mots de plus sur l’arrestation de Natasha à Bordeaux

A l’aube du 21 mai, la police française défonce la porte d’entrée de la maison où se trouve Natasha avec son compagnon et l’arrête avec des méthodes sanglantes. Alors qu’ils l’emmènent à la prison de Bordeaux, et aussi bien son avocate, que ses compagnons, ses amis et sa famille tenteront de contacter toute personne au courant de la situation, nous ne saurons où elle se trouve et qu’elle se porte bien que le 27 mai, soit 6 jours après son arrestation. 6 jours pendant lesquels personne n’a eu de nouvelles d’elle. Ni son compagnon, ni ses amis les plus proches, ni ses parents, ni son avocat à Turin. Continuer la lecture de « Opération Prometeo : Quelques mots de plus sur l’arrestation de Natasha à Bordeaux »

Italie : 46 personnes mises en examen dans le cadre de la lutte contre le TAP

Résultat de recherche d'images pour "gazoduc tap"46 personnes sont mises en cause pour toute une série d’accusations concernant des épisodes de lutte dans le Salento (région des Pouilles, sud-est) courant 2017 et 2018, allant des manifestations sauvages, au blocage du chantier de San Basilio, à Melendugno début 2018, ou encore des dégradations du siège du TAP*.

Les accusations sont entre autres, outrage et rébellion, menaces ou violence envers un agent public, interruption de service publique, tags, jet de peinture, violences et dégradations, ou encore d’avoir voulu empêcher un photographe de prendre des photos lors d’une manifestation (au total 78 chefs d’inculpation sont tombés). L’enquête a été clôturé par le procureur adjoint Guglielmo Cataldi et la substitut du procureur Maria Consolata Moschettini.

Les journaux locaux fidèles à leurs habitudes n’ont pas attendu une seconde pour balancer les noms, prénoms, âges et lieux de résidence des personnes accusées avant même que les tribunaux ne commencent leur sale travail.

Reformulé depuis leur presse

* Le TAP (Trans Adriatic Pipeline), est un projet de gazoduc ayant pour objet de transporter vers le marché européen le gaz naturel de la mer Caspienne (Azerbaïdjan), vers les marchés occidentaux en passant par la Grèce, l’Albanie et la mer Adriatique jusqu’en Italie.


Voir aussi la brochure : Saboter l’énergie recueil de textes italiens autour de la lutte contre la construction du gazoduc TAP dans le Salento https://grenoble.indymedia.org/IMG/pdf/TAPbrochCorrect.pdf

Italie : Mise à jour sur la situation des prisonnier.es en grève de la faim (MAJ)

Alfredo Cospito, en prison à Ferrare, a perdu 11 kg, plus ou moins, mais puisqu’il était en surpoids avant, il ne va pas mal, mais il perd beaucoup de poids.

Stecco (Luca Dolce) le compagnon détenu dans la même prison à Ferrare, a lui aussi perdu 9 kg.

L’avocat qui a vu Marco Bisesti à la prison d’Alessandria a fait savoir que le compagnon a perdu 9 kg, ce qui fait beaucoup au vu du poid qu’il faisait auparavant.

Ils n’ont pas l’intention de laisser tomber tant que les compagnonnes ne s’arrêtent pas.

La compagnonne Anna Beniamino, à la prison de l’Aquila a aussi perdu quelques kilos de plus depuis le dernier parloir de mercredi dernier.

Aucun des compagnons cités ne prend du sucre. Quant à Alfredo, il dit que ce n’est pas une question de principe, mais de santé, parce que les sucres pourraient lui faire mal, mais il fait savoir que quand il commencera à se sentir mal, il commencera à en prendre.

En revenche, c’est une nouvelle qui date d’il y a quelques jours, Ghespe au septième jour de la grève avait perdu jusqu’à six kilos (atteignant ainsi 61 kg), mais malgré la fatigue physique, il va bien et est déterminé à continuer.

La situation commence à être sérieuse.

Tous/toutes demandent des nouvelles sur les autres compagnons et compagnonnes en grève de la faim.

Depuis anarhija.info


Ghespe interrompt sa grève de la faim

Ghespe, a interrompu la grève de la faim, le lundi 10 juin, il pesait alors 59 kg. Qui a pu communiquer avec lui mercredi, fait savoir qu’il était déjà un peu mieux, qu’il a recommencé à s’entraîner, il envoie de la force [« forza » litt.] aux compagnons qui continuent la grève.


Madda aussi en grève de la faim

Dans une lettre de Madda du 8/06 depuis la prison de Uta (arrivée le 14 juin à la Caisse Antirépression des Alpes Occidentales) :
“Moi aussi j’envoie une accolade à Anna et Silvia, en faisant une grève de la faim pendant les journées du 10, 11 et 12 juin, en solidarité avec leur protestation contre les conditions de détention auxquelles elles sont soumises.
Contre les régimes différenciés et toute forme d’isolement!
Le coeur serré pour tous les rebelles de partout, avec ceux qui essayent de garder leur dignité et ceux qui se battent pour la vraie liberté!
Une salutation à tou.te.s les compas!
Une accolade pour la liberté!”


Depuis roundrobin.info

Centralisme et anarchisme  – Renato Souvarine

I

Un dieu au « centre » de l’Univers, avec toutes les hiérarchies, pour régir l’harmonie de la création… ; un « centre » ordonnateur sur terre – avec tous les… partis providentiels – qui voit, organise, discipline et commande pour « créer » l’ordre entre les hommes incapables – par malédiction divine – de s’occuper de leurs affaires eux-mêmes, voilà l’idée théologique, matrice de toutes les autorités terrestres. C’est le centralisme.

L’« ordre (social) naturel » issu spontanément comme manifestation anarchiste de toutes les forces vives, opposées entre elles, laissées en pleine liberté, s’équilibrant par elles-mêmes, par vertu immanente et particulière, c’est-à-dire par les actions et les réactions de la loi universelle de l’attraction et de la répulsion, qui régit et règle tous les mondes : l’Univers ou l’universelle vie physique, végétale, animale et sociale, sans aucun « centre » providentiel, tuteur, ni externe ni interne, mais uniquement par les lois naturelles d’affinité et de cohésion, voilà l’idée naturaliste, anarchiste. C’est l’anarchisme.

L’ascension humaine, pénible mais inexorable, progresse du centralisme vers l’anarchisme. L’Humanité maîtresse de son destin, qui se guide d’elle-même, en toute liberté, voilà la destination humaine.

Dans les termes de Pisacane, c’est le chaos qui, laissé libre, une fois brisées les hiérarchies, les constructions politiques artificielles, l’ordre et les ordonnateurs autoritaires, s’« ordonne » de lui-même, naturellement. C’est l’Humanité qui s’auto-gouverne dans chaque individu parvenu à la liberté, à l’Anarchie ; à la pleine et consciente disposition de sa souveraineté.

C’est l’homme fait adulte, qui redresse son dos, qui se relève, lève le front et affronte les rayons du soleil, qui regarde les dieux – qui s’en vont – droit dans les yeux, de pair à pair ; et les semi-dieux de l’Olympe délabrant des Gouvernements et des Organisations ; qui revendique, et convoque, avec les droits naturels, la capacité morale et intellectuelle, politique et économique de régler ses affaires par lui-même, en dehors de tout « centre » politique tuteur, qui s’effondre avec l’affirmation des droits naturels de la conscience humaine adulte.

La Centrale qui veut tout diriger et régir, tout ordonner et commander d’en haut, c’est le retour de l’idée autoritaire primordiale : la subordination de l’individu qui abdique face à la communauté centralisée. Voilà l’âme et la substance des Partis politiques Autoritaires, qui sont les « embryons » des Gouvernements de demain. La « Centrale » pyramidale, avec ses fonctionnaires et sa bureaucratie qui prendra le Pouvoir : les suiveurs sont la matière brute pour faire levier et abattre le vieux pouvoir, pour faire de la place aux « bons pasteurs », aux « tyrans éclairés » aux « meilleurs gouvernants » qui les rendront libres et heureux… Continuer la lecture de « Centralisme et anarchisme  – Renato Souvarine »

Grèce : Giannis Michailidis s’évade de prison

Résultat de recherche d'images pour "évasion noir et blanc"Le prisonnier anarchiste Giannis Michailidis s’est échappé il y a quelques jours de ladite prison rurale de Tyrintha (Tiryns), au Péloponnèse. Il a été arrêté le 1er février 2013 à la suite du double braquage à Velventos (région de Kozani, Grèce), avec les anarchistes Nikos Romanos, Dimitris Politis et Andreas-Dimitris Bourzoukos (pour les mêmes faits, le 30 avril 2013, ont aussi été arrêtée les anarchistes Argyris Dalios, Foivos Harisis, Giannis Naxakis et Grigoris Sarafoudis – ils n’ont pas tous été condamnés pour braquage). Le compagnon, avant de s’évader, purgeait une peine de 16 ans et 4 mois suite au jugement pour le procès concernant les faits de Velventos. Il a également été condamné à 15 ans d’emprisonnement pour des accusations liées une attaque contre la police le 18 mai 2011 à Pefki, lors d’un contrôle (deux policiers avaient été blessés et l’anarchiste Theofilos Mavropoulos, blessé lui aussi, avait été arrêté). Giannis est aussi connu comme « l’archer de Syntagma » puisque, en février 2011, lors des émeutes qui ont eu lieu lors d’une grève générale, il a été arrêté pour avoir tiré avec un arc et une flèche sur la police anti-émeute qui protégeait le Parlement grec sur la place Syntagma, à Athènes.

Selon la presse, la police sera déjà entrain d’enquêter sur ce qui s’est passé.
Bon vol à l’anarchiste Giannis Michailidis !

Depuis insuscettibilediravvedimento.noblogs.org


Voir aussi : Le texte des quatre anarchistes arrêtés à propos du double braquage de Velventos à Kozani, p.5 https://avalanche.noblogs.org/files/2013/12/Avalanche-FR-0.pdf

Italie : Mises à jour pour Juan et Manu

Juan, accusé d’association à des fins de terrorisme ou de subversion de l’ordre démocratique (270bis), d’acte de terrorisme avec des engins pouvant provoquer la mort ou explosifs (article 280bis du code pénal) et de saccage (article 285 du code pénal) pour l’attaque du siège de la Ligue de Trévise en août 2018, de possession de faux documents (article 497bis du code pénal) et de détention d’armes ou objets pouvant blesser (pour un canif, article 4 de la loi 110/75) a été transféré à la prison de Terni.

Manu lui a été transféré à la prison de Monza.

Pour leur écrire :

Juan Antonio Sorroche Fernandez
CC di Terni
Str. delle Campore, 32
05100 Terni (TR)

Manuel Oxoli
CC di Monza
Via S. Quirico, 6
20900 Monza (MB)

Tutti liberi! Tutte libere!

Depuis roundrobin.info

Note. Manu est accusé de « complicité de soustraction à l’exécution d’une peine » pour avoir aidé Juan lors de sa cavale.

Italie : Déclaration de début de grève de la faim de Giovanni

Depuis le matin du 30 mai j’ai commencé une grève de la faim en solidarité avec les compagnonnes enfermées dans la section AS2 de la prison de l’Aquila, Silvia et Anna, qui depuis des mois vivent des conditions de détention particulièrement restrictives, à savoir une sorte de 41bis assoupli.

Pour le transfert des compagnonnes et la fermeture de la section AS2 de l’Aquila !
Contre le 41bis !

Pour un monde sans prisons !
Pour la liberté !

Giovanni Ghezzi
depuis la prison de Firenze-Sollicciano.

Depuis anarhija.info

 

Note. Giovanni a été arrêté en août 2017, et libéré deux jours plus tard faute de preuves. Tout comme Paska, parce que le proc a ensuite demandé le réexamen de la procédure. Il est alors retourné en prison, en avril 2018, il est accusé de tentative de meurtre et association de malfaiteur dans le cadre de l’Opération Panico.