Mexico (Mexique) : Que crève le patriarcat, qu’il vienne des flics et pas seulement…

Le 12 et le 16 août 2019, des milliers de personnes, en majorité des femmes, ont manifesté dans les principales avenues de Mexico suite au viol d’une jeune fille de 17 ans par 4 flics dans une voiture de police à Azcapotzalco, quartier nord de la capitale mexicaine. Le 8 août au Musée de la photographie, situé dans le centre historique de la ville, une jeune fille de 16 ans a également déclaré avoir été violée par un sale flic.

Le siège du ministère de la Sécurité publique a été tagué et l’immeuble du Parquet général de la ville a eu son mobilier saccagé et ses vitres défoncées. Des paillettes roses ont été jetés sur le chef de la Police de la ville de Mexico, Jesus Orta, pendant qu’il faisait une déclaration à la presse en appelant au calme et qu’il assurait que cette affaire ferait l’objet d’une enquête.

Lors de la manif du 16, encore plus massive, qui ne s’est pas alignée sur les différents appels au calme, un commico a été attaqué et partiellement incendié. Un journaflic de la chaîne ADN 40 a été mis KO en plein direct puis viré de la manifestation, et les journalistes et photographes (professionnels ou non) mis à distance. Des barricades ont été dressées et des rues bloqués, les murs et les façades de commerces tagués, et leurs vitrines brisés. Plusieurs stations de métro (distributeurs et affiches publicitaires détruites) et véhicules de la ville ont été saccagés…

Les violences sexistes, et les dynamiques qui les nourrissent ont lieu chaque jour, là bas comme ici, de la mains de nos ennemis comme de nos compagnons, dans la rue comme chez nous. Elles nuisent à la qualité de nos rapports et à la cohérence de nos luttes, et peuvent aussi avoir de lourdes conséquences. La vengeance est l’un des moyens d’y répondre.

« Ce n’est pas seulement les quatre policiers qui ont violé une fille ou un autre qui a violé une fille dans un musée. C’est quelque chose qui arrive chaque jour, chaque minutes, chaque heure… »