Florence, opération Panico : mises à jour audience du 04 avril et nouveau calendrier

Paska et une douzaine de compagnons étaient présents à l’audience. Au début, Paska a fait une brève déclaration pour l’informer qu’il reçoit ses courriers en photocopie alors qu’il n’est pas soumis à la censure par les autorités judiciaires. Pour cette raison, étant donné la persistance d’une surveillance accrue et ennuyeuse, l’importance de lui écrire est renouvelée afin de lui montrer notre solidarité et notre hostilité à leur égard. Les digos ont ensuite fait leurs dépositions sur l’attribution de l’identité des personnes entrain de communiquer lors de certaines interceptions environnementales.

Puis ce fut au tour des experts nommés par le tribunal. Le médecin légiste a essentiellement soutenu que l’artificier n’a pas subi de blessures potentiellement mortelles et n’a jamais été en danger de mort. L’expert de l’accusation, bien qu’il ait insisté sur le fait que si les éclats de l’appareil avaient touché d’autres endroits, ils auraient pu avoir des conséquences mortelles, a convenu que le danger de mort n’existait pas. L’expert de la défense a approuvé les déclarations du tribunal et, avec l’acquisition des données radiologiques, a confirmé la distance entre les éclats et les parties vitales et la non létalité absolue de l’appareil. La conclusion sensiblement partagée est donc que, puisqu’il n’y avait pas de danger de mort, il est possible de parler au maximum de blessures très graves.

Puis ce fut au tour du généticien et du biostatisticien désigné par le tribunal qui ont décidé de ne pas procéder à une nouvelle analyse de l’ADN puisque, selon eux, la quantité résiduelle présente sur l’échantillon collecté était de 5 microlitres alors que les analyses précédentes effectuées par l’expert du parquet l’étaient sur des échantillons de 15 microlitres. Par conséquent, ils n’ont vérifié que l’exactitude des calculs et des analyses effectués par l’accusation, confirmant que l’hypothèse accusatoire (c’est-à-dire que l’ADN d’un sujet présumé être Ghespe est présent sur l’engin) était considérablement supérieure à celle de la défense. Ils ont cependant précisé que l’analyse de l’ADN ne fournit qu’une probabilité, même si élevé, et jamais une certitude, et ils ne peuvent donc pas tirer de conclusions, cette tâche incombe au juge. Le généticien de la défense a contesté le fait qu’aucune nouvelle analyse n’ait été effectuée sur le petit échantillon résiduel (fait qui constituait en effet la motivation de la requête posée au tribunal) et que l’accusation, contrairement à lui, avait précédemment plaidé devant le tribunal que la quantité du matériel et des méthodes d’analyse n’étaient pas importante ce qui était par conséquent en contradiction avec sa position [celle de l’accusation]. L’expert a insisté sur le fait que la présence de 5 allèles sur 7 systèmes impliquait la présence d’au moins 3 donneurs sur l’échantillon (puisque chaque individu peut apporter un maximum de 2 allèles par système) et que, évidemment, l’augmentation des sujets en question changerait aussi le rapport de vraisemblance. Il s’interroge également sur le fait que, puisqu’au moins l’ADN de 2 sujets en plus de l’artificier est présent sur l’échantillon, celui attribué ne pourrait pas nécessairement représenter celui du « coupable » et, a fortiori, aurait pu être présent fortuitement, par exemple par transport. Pour mémoire, il s’agit d’un échantillon mixte dont l’analyse a porté sur 7 cellules. L’audience s’est terminée par une nouvelle programmation des audiences parce que l’expert qui s’occupe des transcriptions n’avait pas été en mesure de faire la transcription du volume des interceptions environnementales et qu’il a fallu nommer d’autres experts pour le soutenir. Les auditions des 11 et 12 avril seront donc annulées. La prochaine sera celle du 18, où ces interceptions devront être traitées ; le 24, il y aura l’inculpation de l’accusation et des parties civiles, tandis que les 29, 30 avril et 6 mai, ce sera le tour des plaidoiries de la défense. Le 9 mai a été fixé comme date obligatoire à laquelle la sentence sera prononcée. Paska, en forme et souriant, nous a accueillis en nous disant que nous nous reverrons le 18 (à 9 heures).

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