« Comment puis-je être sexiste ? Je suis anarchiste! »

Résultat de recherche d'images pour "clown qui pleure"« Comment ça, je suis sexiste? » J’étais scandalisé, je n’étais pas un dragueur, je ne haïssais pas les femmes, je n’étais pas pas mal intentionné. « Mais comment puis-je être sexiste, je suis anarchiste? » J’étais inquiet, nerveux, et toutes défenses. Je croyais en la libération, en luttant contre le capitalisme et l’état. Il y avait ceux qui défendaient les injustices et en profitaient et nous, non ? J’avais 19 ans et on était en 1993, quatre ans après être entré en « militantisme ».

Nilou, en me tenant la main m’a expliqué patiemment, « Je ne dis pas que tu es mal intentionné. Je dis que tu es sexiste, et le sexisme existe de beaucoup de manière subtiles ou flagrantes. Tu me coupes la parole lorsque je parle. Tu prêtes plus d’attention à ce que les hommes disent. L’autre jour, lorsque nous étions assis dans le coffee shop avec Mike, on aurait dit que vous aviez une conversation tous les deux et que j’étais là juste pour regarder. J’ai essayé d’y participer et de dire quelque chose, mais vous m’avez juste regardé avant que de la reprendre. Les hommes du groupe créent un contact visuel entre eux et agissent comme si les femmes n’étaient pas là. Le groupe d’étude est devenu un forum pour les hommes pour parler sans arrêt de tel livre et tel autre, comme si ils savaient tout et devaient seulement l’enseigner au reste du groupe. Pendant longtemps, j’ai pensé que çà venait de moi, que ce que j’avais à dire n’était pas très utile ni intéressant. Peut-être devais-je changer mon approche, ou que je dramatisais, peut-être que c’était juste une idée et que je devais m’en débarrasser. Mais alors, je me suis aperçue qu’il arrivait sans arrêt la même chose à d’autres femmes du groupe. Je ne t’accuse pas de tout çà, mais tu es quelqu’un d’important dans le groupe et tu participes à cette dynamique. » Cette conversation a changé ma vie et c’est une remise en cause que je continue avec cet essai. Continuer la lecture de « « Comment puis-je être sexiste ? Je suis anarchiste! » »

Mexico (Mexique) : Que crève le patriarcat, qu’il vienne des flics et pas seulement…

Le 12 et le 16 août 2019, des milliers de personnes, en majorité des femmes, ont manifesté dans les principales avenues de Mexico suite au viol d’une jeune fille de 17 ans par 4 flics dans une voiture de police à Azcapotzalco, quartier nord de la capitale mexicaine. Le 8 août au Musée de la photographie, situé dans le centre historique de la ville, une jeune fille de 16 ans a également déclaré avoir été violée par un sale flic.

Le siège du ministère de la Sécurité publique a été tagué et l’immeuble du Parquet général de la ville a eu son mobilier saccagé et ses vitres défoncées. Des paillettes roses ont été jetés sur le chef de la Police de la ville de Mexico, Jesus Orta, pendant qu’il faisait une déclaration à la presse en appelant au calme et qu’il assurait que cette affaire ferait l’objet d’une enquête.

Lors de la manif du 16, encore plus massive, qui ne s’est pas alignée sur les différents appels au calme, un commico a été attaqué et partiellement incendié. Un journaflic de la chaîne ADN 40 a été mis KO en plein direct puis viré de la manifestation, et les journalistes et photographes (professionnels ou non) mis à distance. Des barricades ont été dressées et des rues bloqués, les murs et les façades de commerces tagués, et leurs vitrines brisés. Plusieurs stations de métro (distributeurs et affiches publicitaires détruites) et véhicules de la ville ont été saccagés…

Les violences sexistes, et les dynamiques qui les nourrissent ont lieu chaque jour, là bas comme ici, de la mains de nos ennemis comme de nos compagnons, dans la rue comme chez nous. Elles nuisent à la qualité de nos rapports et à la cohérence de nos luttes, et peuvent aussi avoir de lourdes conséquences. La vengeance est l’un des moyens d’y répondre.

« Ce n’est pas seulement les quatre policiers qui ont violé une fille ou un autre qui a violé une fille dans un musée. C’est quelque chose qui arrive chaque jour, chaque minutes, chaque heure… » 

Avec elles, leurs enfants incarcérés

Lorsque je suis arrivée à la Maf de Fleury-Mérogis, la  nursery comptait quatorze cellules, dont douze étaient occupées. Nos cellules étaient petites, avec un lit pour la mère et un petit lit en fer, aux barreaux tout rouillés, pour son enfant Les murs de béton étaient nus, maculés. La porte était peinte en noir, tout comme les deux ou trois étagères.

Pour laver nos enfants, nous avions, dans chaque cellule, une baignoire en plastique. La cuvette des toilettes n’avait pas de couvercle et j’ai dû en fabriquer un en carton parce que le bruit de la chasse d’eau réveillait chaque fois mon fils. Il faut un certain temps pour que les enfants s’habituent aux bruits d’une prison. Les surveillantes ouvraient et fermaient bruyamment les verrous, sans se soucier du sommeil des enfants. Continuer la lecture de « Avec elles, leurs enfants incarcérés »

Hamilton (Canada) : Cedar à nouveau incarcéré-e, et en grève de la faim

[MAJ Cedar a depuis été libéré-e]

Le 15 juin dernier se tenait la Pride d’Hamilton, dans le territoire contrôlé par l’Etat canadien. La déambulation a été attaquée par des nationalistes et des homophobes (un site parle aussi de Gilets Jaunes), tabassant notamment une personne avec un casque. La police a regardé, mais malheureusement pour tout ce beau monde, un groupe de queers a contre attaqué et a riposté par la force. La mairie a soutenu la police, qui a tranquillement accompagné les nationalistes et autres réacs à sortir du parc où se tenait la déambulation, et Le Pride Committee s’est fenu d’un communiqué attribuant cette victoire à la coopération avec les flics. Tout allait bien dans le meilleur des mondes progressistes.

Samedi dernier (22 juin), Cedar a été une nouvelle fois arrêté-e (après l’affaire de l’émeute de Locke Street), accusé-e d’avoir violé les termes de sa liberté conditionnelle, d’avoir été présent-e à la manif et de s’être battu avec les homophobes. Le soir même, une centaine de personnes se sont rassemblées devant le comico, qui a été harcelé par téléphone toute la nuit pour exiger la libération de Cedar. Continuer la lecture de « Hamilton (Canada) : Cedar à nouveau incarcéré-e, et en grève de la faim »

Kate Austin – La Question des sexes

Note. Ce texte a été écrit à Paris en 1900, certaines expressions et analyses peuvent donc paraitre désuets et/ou à remettre dans le contexte de l’époque. Les termes hommes et femmes ont été laissés tel que dans le texte avec toutes les limites et contraintes que ces définitions imposent.

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Le progrès des idées modernes, s’étendant peu à peu sur tous les pays, s’infiltrant lentement dans les cerveaux capables de recevoir des impressions nouvelles, menace non seulement de détruire les fondements de tout gouvernement, mais encore de mettre fin aux vieux idéals comme aux conceptions ascétiques de l’antique moralité. Parmi ces dernières, la question sexuelle est une des principales dont l’humanité contemporaine cherche à trouver la solution. On commence à comprendre en effet que la liberté sexuelle fait partie de la liberté générale, que toute restriction de la liberté, en quelque domaine que ce soit, doit nécessairement avoir pour conséquence une forme quelconque de servitude et de dégradation.

La liberté en toutes choses, liberté de vivre et liberté d’aimer, tel doit être le mot d’ordre des anarchistes. La question sexuelle ne peut plus être passée sous silence, car dans la reconstruction d’une société libre, il ne peut rester aucune place pour un concept d’où la liberté serait bannie. Des camarades nous disent que lorsque les hommes seront économiquement affranchis, ils seront mis à même également de régler, en toute liberté, leurs relations sexuelles.

C’est là, une grave erreur ; Continuer la lecture de « Kate Austin – La Question des sexes »

Anna Mahé – Prostitutions

« Honneur à celles qui, héroïques, préfèrent la mort à l’infâme prostitution… Mon cœur de femme les glorifie. Evidemment je conçois qu’une femme ait un ami ou dix amis, si cela lui convient. Mais, sans désir, livrer son être pour un morceau de pain… commerce odieux que l’excuse même de l’amour maternel ne saurait purifier. » [Libertaire du 29 juillet]

C’est au courant d’un article dont les idées en général me semblent excellentes, que Félicie Numietska écrit ce paragraphe.

Que cette camarade n’éprouve pas le désir d’aller offrir son corps au passant en rut, que la plupart des femmes jugent de même, je le conçois très aisément.

Mais, que penser aussi à l’idée de se courber douze et quinze heures sur la couture, d’aller s’étioler dans les ateliers malsains où, pour deux ou trois francs les femmes repassent, cousent, piquent à la machine, mettent le sucre ou les gâteaux en boîtes en des salles qu’on n’aère jamais et dont la température est celle d’une serre…

N’est-ce point prostituer ses bras ? n’est-ce point prostituer sa force, sa santé, sa jeunesse ? n’est-ce point se prostituer toute que consacrer des heures et des heures à tel travail ?

Et n’est-ce point prostituer son cerveau que d’enseigner à des enfants des choses que l’on sait fausses, d’écrire des livres, des articles, non pour la joie de jeter ses idées, mais pour en retirer de l’argent.

Que des femmes aiment mieux prostituer leur sexe, qu’elles préfèrent aux douze ou quinze heures d’atelier les deux ou trois heures nécessaires au racolage des quelques mâles qui leur assureront la pâture, je ne vois rien là qu’une des formes de la prostitution. Qu’elle déplaise plus qu’une autre à certaines femmes, il n’y a là qu’une question de tempérament et de goût. Il n’est pas plus honorable d’employer ses mains à chiffonner artistiquement des dentelles inutiles que de prêter son sexe à l’homme qui passe, affamé d’amour. Continuer la lecture de « Anna Mahé – Prostitutions »

Auriol (Sud-Ouest) : Une personne d’Act-Up en GAV suite à une action à la permanence LREM

Mardi 26 mars 2019, des membres d’Act Up-Sud Ouest ont placardé des tracts sur la façade de la permanence parlementaire de Monique Iborra, 22 bd Vincent Auriol 31170 Tournefeuille (tel : 0561446382), en réponse à l’expulsion de personnes séropositives vers le Brésil.

Suite à cette action, un membre de l’association a été interpellé et mis en garde à vue.

source : actupparis.org

En lutte contre le patriarcat, mais avant tout… contre toute forme d’autorité !

« Si notre désir est de détruire toute domination, il est alors nécessaire que nous allons au-delà de ce qui nous opprime, au-delà du féminisme, et au-delà du genre, parce que c’est là que nous trouverons la capacité de créer notre individualité indomptable pour affronter toute domination sans vaciller. Si nous désirons détruire la logique de la soumission, cela doit être notre objectif minimal. » (Willful Disobedience Vol. 2, No. 8.)
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En tant qu’antiautoritaires, cela fait longtemps que nous n’avons la moindre doute par rapport au caractère patriarcal du système de domination en vigueur. Dans ce modèle de société, la différence de sexe biologique (génétique) entre hommes et femmes se traduit en une construction sociale de genres et de rôles qui imposent une supériorité du « masculin » sur le « féminin ».
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Ainsi, les puissants, l’État et ses défenseurs s’efforcent de nous enseigner ce que c’est « être » une femme et « être » un homme. Dès l’enfance, on nous bombarde avec des définitions imposées, établissant des règles et des comportements, imposant des normes aux goûts et aux pratiques, cherchant à nous normaliser et à nous « différencier » les unes des autres avec des catégories fonctionnelles à l’ordre établi.
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Entre compagnonnes et compagnons antiautoritaires, il est clair que le pouvoir cherche à nous définir et nous refusons de l’accepter, déconstruisant en nous-mêmes les choses avec lesquelles l’ennemi nous contamine depuis notre enfance. Il s’agit alors à se défaire de l’éducation citoyenne, à travers la confrontation et la construction de valeurs propres qui donnent forme et contenu au sentir, à la parole et à l’agir anarchiste. Continuer la lecture de « En lutte contre le patriarcat, mais avant tout… contre toute forme d’autorité ! »

[Quatre pages] : Ni normal, ni extraordinaire


…L’écriture de ce texte a surgi de la nécessité d’aborder la question des violences sexuées (ou plutôt genrées) et sexuelles dans des environnements proches. Il est le fruit de discussions liées à des expériences diverses, mais n’a pas la prétention de fournir des recettes à toute la palette de problèmes auxquels peuvent se trouver confrontées les unes ou les autres. Le choix a été fait de ne pas l’écrire du point de vue de quelqu’une ayant subi une agression, mais dans une perspective plus large. Nous sommes en effet convaincues que ces situations très concrètes, au delà de l’autodéfense immédiate, nécessitent de traiter les mécanismes généraux qui les sous-tendent. Voici donc une contribution à des réflexions pratiques à approfondir, individuellement et collectivement, au sein des différentes activités et chaque fois où cela fait sens…

Lire la suite dans le PDF ci-contre.
A noter qu’on peut trouver une version de ce texte en espagnol dans Aversión n°10, mars 2014, pp. 6-7

https://cettesemaine.info/breves/IMG/pdf/normalpdf-161634.pdf

Portrait de la femme invisible devant son miroir

Enfant, Je rêvais d’être la femme invisible. Je me disais que l’invisibilité serait le seul souhait que je formulerais si un jour je croisais le génie de la lampe. Pas besoin de m’habiller le matin pour aller à l’école – pas besoin même d’aller à l’école ! – pas besoin d’être bien coiffée, d’être propre et jolie, de plaire et d’être polie… Assise en classe à mon pupitre, je me disais qu’en tant que femme invisible, je profiterais au maximum de mon don pour satisfaire tous mes désirs. Je fantasmais donc de se servir impunément dans le rayon des bonbons du dépanneur, d’aller voir tous les films à l’affiche au cinéma et de visiter tous les endroits mystérieux interdits aux fillettes, comme la chambre de ma mère ou le vestiaire des garçons.

En vieillissant, j’ai appris à la dure que non seulement l’invisibilité n’existe pas, mais qu’être visible est une malédiction. Être vue, être nommée, c’est se faire voler sa vie.

D’abord, on m’a contrainte à être une « fille », cet être inférieur et faible qui n’a le droit d’exister qu’en fonction des autres, qui doit séduire à tout prix et prendre soin de tout le monde en souriant sans discontinuer, qui doit être sage, ne pas dire de gros mots, ne pas tacher sa foutue robe, être parfaite en tous points tout en n’étant surtout pas trop intelligente, parce que personne n’aime une fille trop maline.

Ensuite, j’appris avec stupeur que j’étais une « Chinouèse », un objet de curiosité, d’exotisme ou de méfiance qui se fait demander continuellement (en mauvais anglais, allez savoir pourquoi) d’où elle vient, si elle aime manger du chat, si elle a une mauvaise vue à cause de ses drôles de yeux bridés, si elle sait dire des gros mots en « chinouès », quand on ne lui tire pas ses cheveux en crin de cheval ou qu’on ne s’approche pas d’elle pour la renifler et ainsi détecter un éventuel fumet de crasse ou de chow mein – voire qu’on considère, carrément, comme une incarnation du péril jaune qui menace la survie de la nation blanche et chrétienne.

Plus tard, je suis devenue à mon grand désespoir une « lesbi », une « brouteuse de touffe », un objet de fantasme dans la mesure où cette condition sert à exciter le porteur du phallus (car toute lesbienne ne l’est que parce qu’elle est mal baisée et ne souhaite secrètement que de connaître la véritable extase – celle que seule une bite peut procurer), quand ce n’est pas un être pervers menaçant par son vice les fondements mêmes de la famille et de la civilisation. Quand plus tard on m’a vue dans les bras d’un homme, j’ai immédiatement basculé dans un autre camp, celui des « bi » indécises, volages, briseuses de couples, propagatrices du VIH, incapables de reconnaître leur homosexualité et strictement indignes de confiance.

Tout ceci n’était qu’un avant-goût de ce qui attendait lorsque fut le temps d’assurer moi-même ma survie. Je suis d’abord devenue une « ressource humaine », un être méprisable, par définition improductif et ingrat parce qu’il exige de se faire payer suffisamment pour pouvoir survivre, un être continuellement soupçonné d’être voleuse, fraudeuse, qu’on peut reléguer au rang de sous-humain en dictant son emploi du temps, en choisissant qui elle aura le droit de fréquenter et en exigeant obéissance et marques de servilité envers les supérieurs et les clients.

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Athènes – Revendication des attaques à Ilisia et Kolonaki pour Alexis, Zak, Sebastian, Mikhail et Dimitris

Dès que tu réalises que les rebuts de la société, les suicidés et les personnes tuées sont les figures les plus vives et les plus vibrantes de ce monde, ce moment est aussi un moment où tu te rends compte de la signification de ses valeurs et la violence structurelle inhérente à celui-ci. Nous avons été détruits d’innombrables fois par la froideur dans les yeux des gens qui nous entouraient. Nous avons été supprimés lentement et brutalement alors que nous sentions la mort tous les jours. Des temps morts du travail salarié, privés de toute subsistance, de l’automatisation de la production, du regard froid sans passion à la douleur, de la survie misérable, de notre transformation en information quantique pour la biotechnologie moderne, de la dépression psychologique et de la tristesse qui bloque complètement les fenêtres du plaisir, du jeu, de l’interaction sociale. Tout un complexe autoritaire a été créé, reproduisant la mort, reproduisant l’autorité de l’économie, de l’État, du patriarcat, de la nation, reproduisant les valeurs de soumission, d’isolement, d’élévation sociale, de la production de normativité et de stigmates.

Mardi 6 novembre, à l’aube, nous avons attaqué la caisse d’épargne postale d’Eurobank, rue Afxentiou à Ilisia, détruisant les caméras, cassant toutes les vitres et les guichets automatiques.

De plus, aux premières heures du dimanche 11 novembre, nous avons attaqué une bijouterie à Kolonaki, au coin de la Via Skoufa et de Massalias, brisant les vitres et l’entrée du magasin.

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MAUVAISE BLAGUE

J’ai 32 ans et je ne veux pas d’enfant. J’en suis sûre, si je regrette j’y penserai quelques jours, mais je ne pourrai rien y faire, alors je ferai autre chose. C’est exactement ce que je veux, je veux faire autre chose, je ne veux pas d’enfant. Depuis quatre ans j’arpente le pays de gynéco en gynéco, avec la brochure « stérilisation à visée contraceptive » à la main. Cette brochure est publiée (mais presque pas diffusée) par l’État depuis la loi n°2001-588 du 4 juillet 2001, date de la prétendue autorisation pour toutes personnes majeures de faire une « stérilisation à visée contraceptive ».

Je ne veux pas de contraception, je ne veux pas être une machine à produire des enfants, il existe des moyens pour arrêter cette fonction, je veux une stérilisation. Il y a quatre mois de ça, un chirurgien gynécologue de l’hôpital Arnaud de Villeneuve à Montpellier a accepté de me faire cette opération. J’ai suivi tout le protocole, quatre mois de délai de réflexion, un nouveau rendez-vous, la date d’opération est fixée. Je m’y prépare, je suis contente. 48 h avant l’opération, coup de fil du chirurgien, l’opération est annulée, ordre de sa hiérarchie. Son service s’occupe de la « fécondité de la femme ». Il n’y a pas, même au niveau national, de service pour la stérilisation des femmes et c’est bien ça le problème. Enfin, il y a plusieurs problèmes.

Texte anonyme, rédigé début 2012.

 

La suite ici : https://infokiosques.net/spip.php?article1312