La curieuse épidémie de suicides de relais continue…

Peut-être est-on en train d’assister à une prise de conscience salutaire parmi la population prolifique des relais de télévision (TDF) et de téléphonie, puisqu’une vague de suicides commence à se propager parmi elle. Ou peut-être bien qu’il faut les y pousser un peu pour les convaincre de franchir le pas ? En tout cas tout le monde en conviendra, à commencer par ces infrastructures elles-mêmes : une vie passée au service de la domination ne vaut vraiment pas la peine d’être vécue ! Cette curieuse épidémie de suicides assistés qui se propage par réfractions depuis quelques mois aux quatre coins du pays est même en train de commencer à établir une sorte de dialogue direct au sein de la guerre sociale, et la plupart du temps sans médiation, en laissant à chacun le soin de la partager pour ses propres raisons :

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Le 11 décembre 2018 une antenne de téléphonie s’enflamme à Saint-Julien-des-Landes (Vendée). Le 23 décembre 2018, c’est une autre, encore d’Orange, qui part en fumée à Bernis (Gard). Le lendemain 24 décembre, c’est cette fois à Casseuil (Gironde) qu’un relais de téléphonie mobile est incendié. Le 29 janvier 2019 à Haute-Jarrie sur les hauteurs de Grenoble, un local technique d’un émetteur de TDF est saccagé puis cramé (revendiqué par #JeSuisFranceBleuIsere en commun avec l’incendie des locaux de France Bleu Isère en ville la veille). En février, c’est un relais de SFR à Gardonne (Dordogne) qui flambe, l’intention étant de « bloquer la communication de la police et de la gendarmerie » selon le proc du coin. Puis ne voici pas qu’on apprenait début février que pas moins de quatre relais différents avaient aussi été détruits depuis septembre aux alentours de Besançon (Doubs).

Tout aurait pu s’arrêter là comme une brise aussi passagère qu’enthousiasmante, mais on dirait bien que ces maudits pylônes du contrôle et de la communication par prothèses technologiques interposées sont en train de se donner le mot ! Le 8 avril dernier, ce sont deux nouveaux relais de téléphonie plus un de TDF qui ont décidé de mettre fin à leurs jours à Aiglepierre (Jura), et pas plus tard qu’hier, c’est un gros relais TDF de Charente qui vient de suivre leur élan…

Il était en effet 4 heures du matin ce 17 avril dans la petite bourgade de Saint-Saturnin, non loin d’Angoulême, lorsque les flammes ont déchiré la nuit sur près de 30 mètres de haut. Des centaines de mètres de câbles ont fondu à cause de la chaleur sur une antenne-maître de TDF faisant partie de la colonne vertébrale de son réseau principal (c’est-à-dire desservant plusieurs autres émetteurs du réseau secondaire de zones plus éloignées). Conséquence ? Près de 150 000 personnes de toute la région (jusqu’à Angoulême et Cognac) n’ont plus ni télévision ni réseau de téléphone portable 3G/4G (notamment Bouygues et SFR), et l’ensemble des antennes de Radio France sont touchées par les perturbations et n’ont pas pu émettre. Et cela dure depuis près de 48 heures.

Raphaël Longour, responsable sud-ouest de TDF, annonce dans le journal du coin (La Charente Libre, 17/4) : « C’est la première fois que cela nous arrive ici, mais nous avons eu, ces derniers temps, plusieurs sites touchés« . « Des actes de malveillance » ajoutent les journaflics, constatant que « Le retour à la normale s’annonce long et progressif« . Eh bien, amis de la poésie, face à tous ces jolis spectacles de combustions (tout sauf) spontanées qui sont donnés depuis décembre de Vendée en Cévennes, de Gironde en Isère, de Dordogne au Doubs, du Jura à la Charente, l’adage en matière de réjouissances festives ne dit-il pas que plus on est de fous comme de folles et plus on rit ? Ce n’est en tout cas pas la matière qui manque, ni dans les vertes vallées ni dans les sombres métropoles…

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