À propos des expertises à Ambert

Dans les épisodes précédents, on évoquait le fait que la juge d’instruction avait émis des « ordonnances de commissions expertales » afin de faire analyser les matériels informatiques et biologiques saisis lors des perquisitions (voir À propos de communication publique, de silence obstiné et de tricot policier). Les résultats de l’expertise sont désormais connus et, la nécessité de les rendre publics paraissant évidente, ce texte évoquera les quelques éléments qui nous semblent les plus significatifs.

Déjà il peut être important de donner quelques repères chronologiques. Les éléments analysés ont été saisis le 28 mars 2018 lors de 3 perquisitions simultanées à Ambert. Les analyses n’ont débuté que le 25 mai à la demande de la juge d’instruction en charge de l’affaire. Celle-ci a demandé à ce que les résultats lui soient remis le 30 juin. Elle a reçu le rapport d’expertise génétique le 3 août et le rapport d’expertise informatique le 17 septembre. Le rapport sur les rapprochements de traces biologiques avec d’autres inscrites aux FNAEG lui a été remis le 26 octobre. Les résultats ont été transmis à la défense début novembre.

Pour rappel, le matériel informatique a été analysé par l’IRCGN de Pontoise (Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale). En tout, ce sont cinq ordinateurs qui ont été décortiqués. Trois de ces machines étaient cryptées avec LUKS (système de chiffrement de disque dur disponible avec Linux) et n’ont pas pu être exploitées par les méchants. C’est toujours une bonne nouvelle de mettre les flics en échec même s’il faut garder en tête que les disques durs qui n’ont pas pu être décryptés sont quand même copiés et que si un jour les algorythmes de déchiffrement utilisés par les keufs sont plus performants, ils pourront peut-être avoir accès aux informations.

Dans le même temps, le matériel biologique était envoyé au laboratoire Biomnis de Lyon. On compte essentiellement parmi les 14 éléments analysés des brosses à dents, des mégots et des gants. L’expertise a permis de déceler huit profils ADN, six profils dits masculins et deux profils dits féminins. Seuls deux de ces profils correspondent à des identités déjà inscrites au FNAEG. Par contre, les informations génétiques de trois profils non identifiés correspondent avec des traces d’ADN prélevées dans le cadre d’autres procédures, une rattachée à l’INPS de Paris et les deux autres à l’INPS de Toulouse (Institut National de Police Scientifique).

Nul doute que le tandem infernal police/justice cherchera à utiliser ces résultats pour tenter de créer la chimère tant recherchée : un réseau anarchiste articulé entre plusieurs lieux. A la fin de ce texte y a trois liens qui racontent un peu des instructions similaires en cours dans d’autres coins du pays. Qu’ils s’amusent comme ils veulent avec leurs manipulations, en attendant on fait passer ces quelques infos en espérant que ça puisse filer des billes à d’autres qui seraient/pourraient se retrouver dans ce genre de situation. Parce que la machine judiciaire tire aussi sa force du voile opaque qui l’entoure, on continuera de trouver du sens à rendre visibles leurs mouvements autant que possible.

Que crève la justice, ses procédures et ses experts !

Big up aux incendiaires du tribunal de Montreuil et à toutes ceux qui s’en prennent aux rouages de la répression !

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– Instruction de Limoges : https://labogue.info/spip.php?article292

– Instruction de Toulouse : https://iaata.info/Toulouse-une-instruction-en-cours-pour-une-action-au-siege-de-l-UMP-en-2015-2708.html

– Instruction de Bure (attention article repris de la presse mainstream mais assez détaillé) : https://bureburebure.info/bure-le-zele-nucleaire-de-la-justice-article-de-presse/

repris d’Indy Nantes