Gênes 1960

Légende (illisible sur la photo) : Les manifestants attaquent une voiture de police. Les désordres durent deux jours et provoquent une centaine de blessés.

Le 30 juin 1960 à Gênes des emeutes ont lieu dans toute la ville contre le gouvernement Tambroni et le congrès du MSI (Mouvement Social Italien, parti fasciste créé en 1946). Une jeep de la police de Padova est brûlée piazza De Ferrari. A l’époque le MSI nouvel allié du gouvernement souhaite tenir un congrès à partir du 2 juillet à Gênes. Il souhaite également que le congrès soit présidé par Carlo Emanuele Basile, l’homme de la torture à la Maison des Étudiants (fervent collaborateur lors de la seconde guerre mondiale ; de ce lieu les cris retentissaient jusqu’à dans la rue), et qui a participé aux déportations de masse (1 600 hommes furent déportés à partir du port de Gênes pour travailler dans l’industrie de la guerre à Sesti Ponente, certains n’en sont jamais revenus). Le 30 lorsque des hommes MSI débarquent dans les hôtels de la ville ils sont jetés, les chauffeurs de taxi les laissent dans les endroits les plus inattendus, sur les tables des restaurants fleurissent des tracts anti-fascistes.

Des milliers de personnes traversent la ville. Lorsqu’à Piazza della Vittoria est proposée la dispersion beaucoup retournent à Piazza De Ferrari, d’autres restent là… Piazza De Ferrari la police tente de dégager la place en commençant par ceux qui ont escaladé la fontaine au centre de la place. La police charge, des chaises et des tables sont balancées en direction des flics, certain.es fuient dans les ruelles avoisinantes, « Les gens jetaient des pots, de l’eau chaude et de l’huile des fenêtres, », le commandant de police se retrouve dans la fontaine, ils seront emmenés dans un café un peu plus loin pour éviter un lynchage. Le congrès du MSI est annulé. Cette émeute aura de fortes conséquences politiques et est entre autres l’un des points de départ de la naissance de « mouvances autonomes » vis-à-vis du parti communiste et des syndicats, qui se dissocièrent des affrontements. 

Reformulé de différents journaux de la presse mainstream